Histoires de succès UFAR : Saro Papikyan, construire et transmettre

UFAR-ի հատուկ հավելված
27.06.2025

A l’occasion du 25e anniversaire de l’Université française en Arménie (UFAR), Le Courrier d’Erevan lance une série d’interviews consacrée aux parcours de réussites des alumni de l’UFAR, en commençant par les tous premiers diplômés.

 

 

Saro Papikyan porte la casquette de directeur administratif et financier à l’Université française en Arménie (UFAR), au sein de laquelle il a lui-même été étudiant. Il nous raconte son parcours professionnel.  

 

 

Par Mathilde Baudouin

 

Étudiant à l’UFAR

Pour lui, tout commence donc à l’UFAR. D’abord étudiant en mathématiques appliquées, il décide de se réorienter en licence d’audit et contrôle, qui correspondait davantage à ses aspirations.

À l’époque, il rêvait de travailler dans une banque, dans une atmosphère sérieuse où « porter un costume » était de rigueur , dit-il amusé.

En quatrième année d’étude, il a l’opportunité de réaliser un stage en France mais y renonce pour des raisons personnelles.  Il obtiendra un stage dans une entreprise française en Arménie, Pernod Ricard, où il est accueilli au département agricole.

« Je calculais le coût des raisins, des abricots », s’amuse le directeur, qui n’était pas particulièrement intéressé par l’agriculture, mais dont le parcours, ironie du sort, a croisé souvent ce secteur. Plus tard, il intègre une banque en tant que spécialiste de prêts au département de prêts agricoles.

Au début, ces années charnières sont intenses et difficiles. « Je commençais le travail à la banque à 9 h, je terminais vers 18 h, et ensuite j’enchaînais avec les cours du soir en master jusqu’à 22 h », confie-t-il.

Finalement l’univers « trop formel » de la banque ne lui plaît plus. Il en vient même à être « fatigué de la bureaucratie ».

Pourtant, après avoir décroché son diplôme de master en 2008, le jeune étudiant continue de travailler dans la même banque, où il arrive jusqu’au poste de Responsable régional de la division Financement d’entreprise.

Puis, en 2015, il part deux ans dans le Haut-Karabagh pour travailler à Artsakhbank, en tant que Responsable du département de microcrédit et de petits crédits commerciaux. Il y vivra une expérience très marquante, en raison du contexte politique de la guerre des quatre jours.

En 2018, il décide de changer de domaine d’activité et commence à travailler au sein de la SARL « Centre d’Hématologie et d’Oncologie YOLYAN » en tant que vice-directeur chargé des finances.

 

« Rien n’est impossible ». Voici la devise de vie adoptée par Saro Papikyan, qui occupe depuis 2023, le poste de directeur administratif et financier de l’UFAR.

 

« Se concentrer sur l’éducation »

Les années d’apprentissages de Saro Papikyan à l’UFAR lui ont permis de tirer de grandes leçons pour son avenir professionnel.

Il retient notamment « la compétition entre les étudiants pour obtenir une réduction des frais de scolarité, ce qui était très motivant », se souvient-il.

Il a également été marqué par l’apprentissage du français qui lui a permis de « découvrir un mentalité différente ». Il raconte en souriant avoir utilisé le langage administratif français pour le transposer en arménien dans le cadre de courriers importants.

Le rôle des professeurs a aussi joué un grand rôle pour Saro Papikyan qui, par leur « exigence, et leur éducation d’excellence », lui ont beaucoup apporté.

L’ancien étudiant n’oublie pas ses camarades de l’UFAR avec lesquels il forme un réseau important. Pour lui, les premières générations « ont joué un grand rôle  en aidant les autres générations » à s’intégrer dans le monde professionnel, se remémore-t-il.

S’il devait donner un conseil aux étudiants de l’UFAR, ce serait de « se concentrer sur l’éducation, car elle constitue la base de la vie professionnelle ». Il encourage les étudiants à se dépasser avec courage. 

Le fait d’avoir été un ancien élève de l’UFAR permet à Saro Papikyan de se mettre facilement à la place des étudiants, et notamment de se souvenir les difficultés qu’il a lui-même pu rencontrer pour financer ses études. Alors, il cherche à développer des moyens pour l’attribution de bourses, dans un esprit de réciprocité et d’intérêt partagé.

Pour lui, la réussite se traduit par l’épanouissement personnel, la liberté de choix, le savoir ainsi que la reconnaissance par ses pairs. Pour l’avenir, Saro Papikyan exprime le souhait de voir l’UFAR s’ouvrir à de nouveaux champs d’études, comme les sciences politiques, les relations internationales ou l’architecture.