Dans le cadre du 30é anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Royaume des Pays-Bas et la République d'Arménie, le Musée national d'architecture Alexander Tamanyan d'Erevan expose jusqu'au 7 mars les clichés de la dernière sélection du "World Press Photo". Vaghinak Ghazaryan, photographe arménien, en est lauréat.
Par Olivier Merlet
On en connaît tous, accroché quelque part dans notre inconscient collectif et nos mémoires universelles comme ce qui reste des secousses qui ont marqué notre histoire mondiale contemporaine. Ce sont les images symboles de toute une année, des clins d'œil, des regards, des scrutations, des instantanés d'une société en ébullition, de la guerre du Vietnam aux premier pas sur la lune jusqu'aux chars de la Place Tian An Men, ce sont les grands prix du World Press Photo, le Graal que rêve de remporter tout reporter photographe depuis 67 ans.
Créé en 1955 par quelques photographes néerlandais qui voulaient donner à leur travail une visibilité internationale, le grand prix mondial de la photo de presse, le World Press, est rapidement devenu une véritable institution dont la fondation éponyme est aussi une fierté des Pays-Bas, l'idée que les histoires racontées par les photojournalistes méritent de l'être à un public mondial.
Sa renommée est telle que « toutes les délégations internationales néerlandaises se disputent chaque année le privilège et le droit de les exposer dans leurs représentations respectives. » C'est ce qu'explique Nico Schermers, l'ambassadeur des Pays-Bas en Arménie, tout à sa satisfaction d'avoir pu organiser l'exposition à Erevan, à l'occasion du 30ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. « Le gouvernement néerlandais attache de l'importance à la liberté de la presse et le concours World Press Photo est une plateforme de première importance pour les photographes documentaires. Nous voulions offrir au public arménien la chance de découvrir le meilleur de leur production ».
L'Arménie est à l'honneur. Vaghinak Ghazaryan, photographe indépendant arménien est en effet l'un des lauréats de cette dernière édition. Son cliché, "Sleeping Soldier", 3eme prix de la catégorie "questions contemporaines", c'est avec un simple téléphone qu'il l'a prise, le 31 octobre 2020, du côté de Nerkin Khndzoresk, dans le Syunik. Un soldat dort, allongé sur une bâche plastique étendue sur un renfoncement creusé a même la paroi d'une tranchée. Ni feu, ni flamme, juste le harassement de cette guerre des 44 jours… « Des photographes de renommée mondiale ont remarqué et récompensé la photo de Vaghinak parmi toutes celles de ses confères arméniens. Avec un simple téléphone, il a réussi à raconter la guerre et en transmettre au monde toute l'émotion. » Mark Grigoryan, directeur du musée national d'architecture qui présidait la cérémonie d'ouverture de l'exposition a ainsi salué le travail du photographe Érévanais.
L'exposition est ouverte à la visite jusqu'au 7 mars 2022, tous les jours sauf le lundi, au Musée-Institut national d'architecture, Bâtiment d u gouvernemental n° 3, rue Aram (Vernissage) à Erevan .