« La mémoire ce n’est pas que du passé. La mémoire c’est un enjeu du présent. La mémoire est un atout pour l’avenir », - a déclaré l’Ambassadeur de France en Arménie, Monsieur Jonathan Lacôte, lors de la présentation de la nouvelle édition bilingue d’un ouvrage historique qui vient s’ajouter aux documents témoignant de l’un des épisodes clés et de l’amitié franco-arménienne : le sauvetage des Arméniens de Musa Ler (Mont Moussa) par la Marine française, en 1915.
Par Lusiné Abgarian
Au lendemain de la commémoration du 106e anniversaire du génocide arménien, l’ouvrage « Quatre ans de guerre en Orient : l’action franco-arménienne pendant la guerre » de Charles-Tiran Tékéian, commissaire-interprète de la Marine française qui a participé à l’opération de sauvetage des Arméniens réfugiés sur le Musa Ler, a vu le jour. L’ouvrage a notamment été publié grâce au soutien de l’Ambassade de France en Arménie, de M. Zohrab Tazian et de M. Hagop Djambazian, tous les deux des descendants des combattants de Musa Ler. Cette nouvelle traduction vers l’arménien et publication sous forme bilingue a paru chez la maison d’édition Antares.
C’est le Musée-Institut du génocide qui a accueilli la présentation du livre, le 30 avril 2021, en présence d’historiens, de professeurs des universités, ainsi que des descendants des survivants de Musa Ler, qui ont tous salué cette initiative de publication de cet ouvrage d’une importance colossale pour le devoir de mémoire et en signe d’amitié franco-arménienne, dont la preuve la plus remarquable c’est cette histoire de sauvetage des Arméniens des griffes turques par la Marine nationale française.
Les annotations de l’ouvrage sont faites par Karen Aristakesyan, chercheur et ancien directeur du Musée de Sardarapat. Grâce à ces annotations, le lecteur a la possibilité de mieux s’immerger dans la lecture des événements historiques et de se faire une idée plus précise de l’époque représentée par l’auteur.
« Ce livre contient beaucoup d’informations documentaires, de faits et d’événements précis, surtout sur la collaboration franco-arménienne lors de la Première guerre mondiale », - a souligné l’un des intervenants, M. Edik Minasyan, le doyen de la faculté de l’Histoire de l’Université d’Etat d’Erevan, tout en ajoutant que cet ouvrage est « une vrai source scientifique ».
En reprenant les propos célèbres de Charles Aznavour, son Excellence a caractérisé Charles-Diran Tékéian, l’auteur du livre comme « cent pourcent Français et cent pourcent Arménien », indiquant que le fait qu’il servait à la Marine nationale française illustre encore une fois ce rapport entre la France et l’Arménie, qui existait même avant le génocide.
« Ces publications sont plus indispensables aujourd’hui », -a remarqué M. l’ambassadeur, notamment parce que des pas concrets sont faits en matière de la reconnaissance du génocide des Arméniens : « La reconnaissance est importante pour établir la justice. La reconnaissance de cette injustice est importante aujourd’hui pour consolider la souveraineté et l’existence de l’Arménie, et l’histoire et la mémoire sont au service de l’Arménie », - conclut M. Jonathan Lacôte.