"Sois l’Ange", un spectacle franco-arménien à la croisée des Arts

Arts et culture
07.11.2023

Le chorégraphe français d'origine arménienne Michel Hallet Eghayan revient en Arménie avec “Sois l’Ange”, dialogue à quatre voix entre littérature, poésie, musique et danse contemporaine. Après le succès d'une première représentation à l'automne 2022, sa Compagnie se produira sur quatre dates, à Erevan les 8 et 9 novembre prochains, mais aussi dans le Syunik, à Goris puis Kapan, les 11 et 13 novembre respectivement.

Par Eléna Coz

 

Coproduit par le "Arno Babadjanian Concert hall" d’Erevan et fruit d’une collaboration entre les musiciens arméniens de l’Ensemble Assonance, des danseuses françaises de la Compagnie Hallet Eghayan, du musicien Michel Petrossian et du chorégraphe Michel Hallet Eghayan, “Sois l’Ange” a reçu le concours de la Fondation Bullukian. Ce nouveau spectacle, dans la continuité du livre de Michel Petrossian, "Chant d’Artsakh" dont il s'inspire, mêle mythologie et contemporanéité pour traduire un message d’universalité dans un spectacle chorégraphique qui explore la combinaison de la danse contemporaine, de la littérature engagée et de la musique de chambre. 

 

Une œuvre universelle

L’œuvre interpelle le public sur l’humanité et ses paradoxes  : « Sois l’Ange, c’est une invitation au diable de ce monde de devenir l’ange de quelqu’un », déclare l’auteur de "Chant d’Artsakh", Michel Petrossian. Pour le chorégraphe Michel Hallet Eghayan, "Chant d’Artsakh", dont des extraits seront  prononcés durant le spectacle « n’est pas simplement le constat larmoyant d’un désastre politique. C’est un texte qui pose les termes universels de la pensée et de la conscience. Nous [la compagnie] sommes portés et habités par cette pensée qui est profondément arménienne ».

Des représentations maintenues 

Malgré les tensions aux frontières de l’Arménie, il n’a pas été  question d’annuler les représentations : « Nous avons tenu à venir à Goris. Il y a encore un mois, quand 100 000 personnes passaient par Goris, nous nous sommes interrogés sur la faisabilité du projet. Ce n’est pas sans risques de se déplacer à Kapan, tout près de la frontière, mais sur le terrain, on nous a dit de venir », explique le directeur de production Bruno Miachon. « Les artistes ont des mots à dire, il y a un engagement corporel. On peut penser que l’art, c’est du superflu, mais l’art, c’est une réponse au réel qui est aussi importante que le reste. On ne peut pas survivre sans art. Nous nous devions d'y aller », complète Michel Petrossian. 

Un engagement éducatif de longue date

Au-delà des représentations, depuis 2018, la compagnie s’implique activement dans un volet éducatif et culturel à Erevan, Goris et dans la région du Gegharkunik. Grâce à un partenariat avec l’association arménienne "France Formation International", de jeunes Arméniens bénéficient de formations en français, d’ateliers de danse contemporaine et de conférences sur l’art. Pour garder une trace de cette coopération artistique et culturelle, la compagnie française ambitionne de réaliser un reportage « qui à travers nos rencontres et notre expérience va témoigner de ce qu’est réellement l’Arménie. Nous voulons rapporter et transmettre en France un nouveau regard sur ce pays». De la parole aux actes, la Compagnie Hallet Eghayan a ainsi déjà prévu de nouvelles représentations, en France cette fois, courant 2024.