Conformément au calendrier imparti, la ratification par les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises du tracé de la frontière entre les deux pays est intervenue hier 15 mai, sur la base juridique de carte de l'état-major soviétique de 1976.
Par Olivier Merlet
Hier 15 mai, les présidents des commissions arméniennes et azerbaïdjanises sur la délimitation des frontières, les vices-premier ministres Mher Grigoryan et Shahin Mustafayev se sont retrouvés à un endroit non-précise de ladite frontière (dans le secteur du Tavush, est-on en droit de supposer), pour examiner le travail de démarcation accompli ces dernières semaines à Baghanis, Voskepar, Kirants et Berkaber, « conformément à la carte topographique de 1976 de l'état-major général des forces armées de l'URSS, qui a passé la procédure de droit en 1979 ». « Les commissions », ajoute le communiqué des Affaires étrangères, « sont convenues du protocole décrivant les sections de la frontière [ainsi] légalement justifiée ».
Peu après cette communication, l'agence officielle Armenpress publiait fort à point le contenu d'un entretien avec le bureau du Premier ministre indiquant que « la frontière de jure qui existait au moment de l'effondrement de l'URSS entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, [était] reproduite et qu'une nouvelle frontière n'[était] pas créée ». Toujours selon cet entretien, les cartes de 1976 seraient les plus récentes approuvées par les autorités compétentes d’URSS jusqu'à son effondrement quinze ans plus tard, en 1991.
Lors de la session gouvernementale de ce matin, le Premier ministre Nikol Pashinyan a expliqué qu'« entre les républiques soviétiques, souvent, sinon constamment, il y avait des ajustements périodiques des questions frontalières, conformément aux lois et procédures internes des républiques, bien sûr, dans le cadre de la législation de l'Union soviétique ». Il a assuré que « l'organisme autorisé de l'Union soviétique dans le domaine de la géodésie et de la cartographie a revérifié toutes ces informations, et sur [leur] base, légalement justifiée la base cartographique de la frontière entre les républiques soviétiques », de 1976.
Évoquant enfin comme « un grand succès » l'accord de la veille entre les commissions de délimitation des frontières, Nikol Pashinyan a estimé qu'elle constituait « une pierre angulaire pour le développement et le renforcement ultérieurs de notre souveraineté et de notre indépendance » ainsi qu'un gage de sécurité et de stabilité, « non seulement dans la zone des villages mentionnés, mais aussi le long de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en général ».
Hier, le bureau du Premier ministre a aussi tenu aussi à minimiser les problèmes issus de cet accord sur le tracé des frontières en se montrant optimiste quant à leur résolution. « Le problème du déplacement de la route peut être résolu en 2-3 mois, [celle] menant de l'autoroute [Erevan-Tbilissi, NDLR] à Acharkut puis à Kirants sera également réparée. Quant aux problèmes de propriété, leur volume ne sera pas important, et le gouvernement compensera les dommages subis par les citoyens. […] L'une des questions les plus sensibles était liée à l'église Saint-Astvatsatsin de Voskepar et à la route Voskepar-Baghanis de l'époque de l'URSS [l'axe Erevan-Tbilissi, toujours, NDLR]. Les deux problèmes ont été résolus de la meilleure façon possible. La route se trouve entièrement sur le territoire de la République d'Arménie ».