Lorsque le président américain, Donald Trump, recevra les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à la Maison Blanche, vendredi, la rencontre se terminera par la signature d'un document-cadre qui prévoit notamment d'accorder aux États-Unis des droits exclusifs pour développer un corridor de transit stratégique à travers le Caucase du Sud, ont déclaré des responsables américains à l'agence de presse Reuters.
Cet accord de paix pourrait transformer le Caucase du Sud, une région productrice d'énergie située entre la Russie, l'Europe, la Turquie et l'Iran, traversée par des oléoducs et des gazoducs, mais dont les frontières sont fermées et où sévissent des conflits ethniques prolongés.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan assisteront à une réunion avec M. Trump, puis à une cérémonie de signature, ont déclaré des responsables américains sous couvert d'anonymat.
Un document-cadre visant à établir « une voie concrète vers la paix » et à résoudre le problème du transit, qui dure depuis longtemps, sera signé, ont-ils précisé.
L'Azerbaïdjan fait pression pour obtenir un corridor de transport à travers l'Arménie qui relierait la partie principale du pays à l'enclave du Nakhitchevan, bordant la Turquie, alliée de Bakou.
En vertu d'une clause soigneusement négociée du document que les dirigeants signeront vendredi, l'Arménie accordera aux États-Unis des droits exclusifs pour développer un corridor de transit à long terme. Cette route sera appelée « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales » (TRIPP), ont indiqué des responsables.
La route sera régie par la législation arménienne et les États-Unis sous-loueront le terrain à un consortium qui construira et gérera l'infrastructure.
« Grâce à des accords commerciaux, cette initiative permettra de libérer le potentiel de la région et d'éviter de nouvelles hostilités », a déclaré l'un d'entre eux.
Les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan signeront également des documents demandant la dissolution du groupe de Minsk, dont la médiation est assurée par la France, la Russie et les États-Unis pour résoudre le conflit depuis 1992.
Les progrès dans le dossier arméno-azerbaïdjanais ont commencé en mars, lorsque l'émissaire américain Steve Whitkoff s'est rendu dans la région. Des membres de son équipe se sont ensuite rendus à plusieurs reprises sur place pour promouvoir l'accord.
Selon des responsables américains, la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pourrait être une condition préalable à l'adhésion de ce dernier aux accords d'Abraham, une série d'accords visant à normaliser les relations entre Israël et quatre pays musulmans, que M. Trump a négociés lors de son premier mandat de président.
Le sommet de la Maison-Blanche aura lieu le jour même où M. Trump aura fixé au président russe Vladimir Poutine une date limite pour qu'il accepte de mettre fin à l'invasion de l'Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions économiques.
