Les déclarations d'Alma-Ata… et de Paris

Actualité
13.05.2024

Au terme de deux journées de discussion les 10 et 11 mai, le rendez-vous symbolique à Alma-Ata des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais n'a semble-t-il permis de reconnaitre aucune base à de nouveaux progrès.

Par Olivier Merlet

 

« Il est très symbolique que nous nous réunissions aujourd'hui dans cette belle ville d'Alma-Ataty et dans le même bâtiment, la "Maison de l'Amitié", où en 1991 la Déclaration d'Alma-Ata a été signée, un document signé par les républiques de l'ex-URSS, reconnaissant ses anciennes frontières administratives comme frontières interétatiques entre les États indépendants. Le Premier ministre arménien et le Président azerbaïdjanais y ont réaffirmé à plusieurs reprises leur attachement ainsi que la reconnaissance mutuelle de leur intégrité territoriale, réaffirmant également que le processus de démarcation devrait être mené sur la base de la déclaration d'Alma-Ata ».

Ainsi s'exprimait Ararat Mirzoyan alors qu'il entamait vendredi une nouveau "round" de deux journées de négociation avec Jehun Bayramov, son homologue azerbaïdjanais. « L'Arménie aspire à la paix et à la conclusion d'un traité international mais pensons en outre que nous ne devons pas nous limiter à sa seule signature ». Le ministre des Affaires étrangères faisait ainsi allusion à la fameuse « absence de compréhension mutuelle totale » concernant notamment le déblocage des voies de transport et de communication dans la région, « étant entendu que tous les canaux seront sous la souveraineté des pays, fonctionneront sous la juridiction des pays par lesquels ils passeront et que toutes les procédures de franchissement de la frontière de l'État seront convenues, administratives et douanières selon le principe de réciprocité».

Samedi soir, après deux jours de discussion, Erevan notait que les ministres avaient « salué les progrès en matière de démarcation et les accords conclus dans ce sens » et étaient convenus de poursuivre les négociations, reconnaissant une nouvelle fois la persistance « des questions en suspens où des divergences subsistent ». Même communiqué en provenance de Bakou.

Dimanche soir toutefois, la diplomatie française saluait la tenue de cette nouvelle session de négociations et soulignait « l’importance de la réaffirmation par les Parties de leur attachement à la déclaration d’Alma-Ata de 1991 ». Paris appelle aussi à « poursuivre la délimitation de la frontière dans ce cadre, sur la base des principes agréés dans la déclaration du 19 avril 2024 et dans le prolongement des premiers travaux de démarcation effectués sur le terrain ».