De Erevan à Los Angeles, le parcours inspirant de Marine Payaslyan

UFAR-ի հատուկ հավելված
15.04.2025

A l’occasion du 25e anniversaire de l’Université française en Arménie (UFAR), Le Courrier d’Erévan lance une série d’interviews consacrée aux parcours de réussites des alumni de l’UFAR, en commençant par les tous premiers diplômés.

 

Diplômée de l’UFAR en 2006, Marine Payaslyan occupe aujourd’hui le poste de Directrice Financière pour Orange dans les Amériques. De ses débuts en Arménie à son ascension sur la scène internationale, elle partage un regard sincère et engagé sur son parcours, ses défis, et le rôle déterminant que l’Université française en Arménie a joué dans sa réussite.

 

Des débuts en Arménie au siège de Paris : construire l'avenir pas à pas

C’est en 2009 que Marine Payaslyan entre chez Orange Arménie, au moment précis où l’entreprise décroche sa licence pour fournir des services mobiles dans le pays. À seulement 21 ans, elle y devient Responsable du Contrôle Financier. « C’était un moment charnière, tout était à construire », se souvient-elle.

Quatre ans plus tard, changement de décor : elle est appelée à Paris pour intégrer le service de Contrôle Financier global d’Orange. « On m’a proposé de rejoindre l’équipe centrale, au moment où Orange se transformait d’une entreprise mobile en fournisseur de services numériques — internet, télévision, divertissements… C’était une opportunité formidable. »

Son rôle : gérer la budgétisation mondiale et le recrutement pour une entreprise valorisée à près de 50 milliards de dollars. « Une expérience exceptionnelle ! »

Mais c’est à Los Angeles que son parcours prend une tournure encore plus décisive. À la tête de Globecast Americas, une filiale satellite d’Orange en difficulté, elle mène une restructuration stratégique. « On est passé d’une marge brute de -10 % à plus de 30 %. C’était assez impressionnant. » Ce succès lui ouvre les portes d’un nouveau poste : Directrice Financière des Amériques pour tout le groupe.

 

L’UFAR, une fondation solide pour aller loin

Derrière cette ascension, Marine évoque une étape cruciale : l’Université française en Arménie. « L’UFAR a joué un rôle extrêmement important dans mon engagement professionnel. Elle m’a permis de comprendre les opportunités qui existent en Arménie et à l’international. »

Avant l’UFAR, elle avait déjà un diplôme en poche, mais se sentait démunie sur le marché du travail. « Je n’étais pas compétitive, donc j’ai décidé de suivre une formation qui pourrait me rendre efficace, pas seulement pour le marché arménien, mais aussi au niveau mondial. »

Ce qu’elle apprécie le plus à l’UFAR ? Le lien étroit avec le monde professionnel.

 

« Ce n’est pas une université classique. C’est une école de commerce qui vous maintient proche du marché. Grâce aux stages, j’ai acquis de l’expérience pratique. »

 

Résultat : elle décroche son premier poste de Directrice Financière à l’hôpital Arabkir… alors qu’elle est encore en première année de MBA. « C’était génial. »

 

Langues et leadership : les clés de la mobilité

Marine travaille aujourd’hui dans un environnement international, où le multilinguisme fait toute la différence. « Beaucoup de gens parlent anglais. Mais la connaissance du français est stratégiquement importante. »

Travaillant pour une entreprise française, elle rappelle : « C’est la langue de gestion de l’entreprise. Elle est aussi essentielle pour faire des affaires dans des zones francophones comme l’Afrique. »

Et ce n’est pas tout. À l’UFAR, elle a aussi appris l’allemand et l’italien. « Ça m’a donné une large gamme de compétences. Aujourd’hui, je peux travailler dans n’importe quel pays de mon choix. »

 

Une femme dans la finance : franchir les plafonds de verre

Le plus grand défi de sa carrière ? Être une femme dans un univers dominé par les hommes. « Il est difficile d’être une femme en finances, et particulièrement dans les finances technologiques. Bien sûr en Arménie, mais aussi dans le reste du monde. »

Elle observe un phénomène très clair : « Quand vous êtes à un poste intermédiaire, vous avez encore des collègues femmes autour de vous. Mais plus vous montez, plus vous êtes seule. Même chez Orange, une des entreprises les plus inclusives au monde, les femmes sont peu nombreuses à occuper des postes de direction. »

Mais elle ne s’est jamais laissée freiner :

 

« Il faut du courage pour aller dans des endroits où vous ne voyez pas de personnes qui vous ressemblent. »

 

Un état d’esprit hérité d’un professeur et une devise chevillée au corps

Il y a parfois des leçons qui marquent à vie. Pour Marine, tout commence lors d’un examen de finance à l’UFAR. « Il y avait 50 petits exercices. C’était accablant. Et le professeur, Levon Khachatryan, nous a simplement dit : “Résolvez chaque problème au fur et à mesure qu’ils se présentent.” »

Ce conseil, elle l’applique aujourd’hui encore dans sa vie professionnelle. « En tant que Directrice financière, il faut une vision stratégique. Mais parfois, quand on est accablé par les tâches, la meilleure solution est de faire un truc à la fois. »

Et lorsqu’on lui demande sa devise de vie, la réponse fuse :

 

« Ne jamais baisser les bras. Je n’ai jamais baissé les bras dans la vie. Mais attention : ça ne veut pas dire ne jamais s’arrêter. Parfois, il faut s’arrêter. Mais il ne faut jamais abandonner. » 

 

Un conseil pour les étudiants : croire en soi, et en l’UFAR

Marine ne cache pas son attachement à son ancienne université : « L’UFAR m’a donné une fondation solide et tous les outils nécessaires pour être heureuse dans la vie professionnelle. » Elle le répète : « C’est une des universités les plus difficiles à terminer. Mais croyez-moi, ce sera plus facile après. »

À ses yeux, l’UFAR reste l’endroit idéal pour se préparer au marché de demain : exigeant, mais porteur de promesses.

 

Humble, curieuse, communicante : ainsi définit Marine Payaslyan une personne qui a réussi dans la vie. Ces trois mots disent aussi beaucoup de son parcours, et surtout de sa vision du succès. Une vision où les valeurs, l’effort et la persévérance tracent la voie vers un avenir sans frontières.