Le Forum mondial sur les réfugiés organisé sous le patronage des Nations-Unies se tiendra du 13 au 15 décembre au Palais des expositions de Genève. Les représentants des réfugiés de l'Artsakh s'y préparent sérieusement.
C'est le titre pour le moins ironique d'une tribune publiée le 10 décembre par Margarita Garamyan, vétéran de la première guerre du Karabagh et fondatrice de l'ONG "Retour à Dizak", de l'ancien nom du mélikat d'Hadrut dont elle est originaire, et aujourd'hui, elle-même réfugiée...
« De plus en plus de gens se demandent qui encourage les actions de l'Azerbaïdjan, pourquoi le chef de cet État terroriste peut faire "tourner autour de son doigt" jusqu'aux superpuissances que sont la Russie, les États-Unis ou l'Union européenne ? Quelle est la raison de l'accord tacite de tous les acteurs mondiaux avec la politique ouvertement génocidaire d'Aliyev ? S'agit-il uniquement de leurs intérêts économiques et l'Azerbaïdjan représente-t-il vraiment un facteur économique si important que les États qui fondent leurs politiques sur les conventions internationales, les droits de l'homme, l'État de droit et les valeurs démocratiques violent ces principes de manière aussi flagrante ?
Le plus probable est que l'Azerbaïdjan s'ingénie à placer toutes ses actions odieuses, parfois inhumaines, sous le couvert des soi-disant "normes et lois internationales", ce que l'Arménie n'a pas fait et ne fait pas.
Prenons au moins le cas des réfugiés. Depuis 1988, l'Azerbaïdjan, avec l'aide des troupes soviétiques et maintenant russes, expulse par la force tous les Arméniens de son territoire. Il semblerait qu'il n'y ait pas de meilleur atout pour l'Arménie sur la scène internationale.
Mais paradoxalement, pendant toute la période de l'indépendance, les autorités arméniennes ont non seulement fait tout leur possible pour empêcher que le cas des réfugiés ne fasse partie de la stratégie nationale, mais elles ont aussi méthodiquement créé toutes les conditions pour que le plus grand nombre possible de réfugiés acceptent la citoyenneté arménienne - quittent le pays ou s'assimilent et soient assimilés à des citoyens ordinaires de la République d'Arménie, sans aucun privilège particulier.
Oui, il existe de nombreuses ONG de réfugiés de toutes les régions d'Azerbaïdjan peuplées d'Arméniens, du Nakhijevan, de Gardmank, Sumgaït, Baku, Kirovabad ou Shaumyan, et maintenant de l'Artsakh lui-même. Mais il n'existe pas d'organisme public coordonnant les activités de ces organisations, dont on peut dire qu'elles travaillent depuis de nombreuses années à la résolution des problèmes humanitaires des réfugiés.
Le problème est que le cas des réfugiés a toujours été et est toujours considérée comme une question humanitaire dans la politique intérieure. Et ce problème n'a jamais été considéré comme l'aspect le plus important de la politique étrangère, ce qui a été dit et est dit beaucoup.
Après l'arrivée en Arménie, en septembre 2023, de centaines de milliers de réfugiés de l'Artsakh à la suite de la guerre et du nettoyage ethnique, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan s'est vanté de la capacité de l'Arménie à recevoir et héberger un si grand nombre de citoyens déplacés de force dans les plus brefs délais et à leur fournir les produits de première nécessité. Il ne fait aucun doute que la société arménienne a accompli un travail incroyable et inestimable en accueillant, en nourrissant, en chauffant et en hébergeant des personnes qui se trouvaient littéralement dans la rue. Mais seulement la société. La part du gouvernement dans tout cela est plus qu'insuffisante. Sans parler des obstacles artificiels qui empêchent de bénéficier des aides financières et des prestations prévues par l'État.
Le 12 décembre à Genève, en Suisse, se tiendra un Forum international des réfugiés, aux travaux duquel participera également une délégation arménienne. Selon nos informations, la délégation comprendra également des représentants d'organisations non gouvernementales de la République d'Artsakh. C'est déjà bien, alors que les autorités arméniennes nient à tout bout de champ l'Artsakh.
Mais notre attention a été attirée par une phrase du communiqué de presse du ministère des affaires étrangères de la République d'Arménie, qui dit : "Les personnes présentes ont souligné que l'Arménie a une grande expérience de l'accueil des réfugiés et de la prise en charge à long terme de leurs besoins, qu'elle va partager au cours du forum".
Il semblerait que l'opinion publique arménienne ait cessé d'être surprise par les phrases absurdes et vides de sens qui sortent de la bouche de ses plus hauts responsables.
Et pourtant, je voudrais demander : quelle expérience l'Arménie veut-elle partager avec d'autres pays ? Comment est-il possible de négliger pendant 35 ans l'expulsion forcée d'une partie de son peuple de ses terres ancestrales, l'occupation des terres historiques de l'Arménie par l'État fasciste et terroriste d'Azerbaïdjan, la négligence des droits des citoyens qui se sont retrouvés sur le territoire de l'Arménie à la suite de génocides, de nettoyages ethniques, l'empressement de l'Arménie à se conformer aux normes internationales en matière de droits de l'homme, de droits de l'homme, de droits de l'homme et de droits de l'homme ? Le fait de négliger les droits des citoyens qui se sont retrouvés sur le territoire de l'Arménie à la suite de génocides, de nettoyages ethniques, le fait d'être prêt à accepter dans leur pays des personnes au statut social inconnu, que l'Azerbaïdjan a illégalement inclus dans les listes de "réfugiés d'Arménie dans les années 90" et les a assimilés aux habitants de l'Artsakh expulsés par la force et nettoyés ethniquement ?
J'aimerais croire que la participation de la délégation arménienne au forum international donnera des résultats positifs, car les représentants des réfugiés de l'Artsakh se préparent sérieusement pour le forum, mais la politique édentée des autorités arméniennes, la volonté de faire toutes sortes de concessions au détriment des intérêts et des droits de leur propre pays laissent peu d'espoir que le forum sera utilisé pour changer la situation sur la scène internationale avec la reconnaissance du fait de la politique génocidaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens autochtones avec les conséquences qui s'ensuivent ».
Source : Step 1.am
