L'assistant du président azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev, a catégoriquement et méthodiquement rejeté les demandes arméniennes d'une médiation ou d'une intervention de la communauté internationale susceptible de garantir la sécurité de la population du Karabagh.
Par Olivier Merlet
Depuis le limogeage de Ruben Vardanyan et l'ouverture avouée de négociations directes entre Stepanakert et Bakou, l'Azerbaïdjan ne parle plus de l'enclave arménienne qu'en termes de réintégration et n'a de cesse de faire faire monter pressions et enchères à coups de provocations et d'actes s'apparentant à du terrorisme d'État.
Alors que toutes les têtes de l'exécutif tant du Karabakh que d'Arménie, réclament à cor et à cris l'intervention de la communauté internationale au Karabagh, médiatrice ou à fins d'enquête, l'assistant personnel d'Ilham Aliyev et premier conseiller en politique étrangère, en a clairement rejeté l'idée dans une interview donnée le 13 mars à l'agence de presse azérie Report.am. Il l'a asséné à trois reprises:
« La question des droits personnels et de la sécurité de la population arménienne vivant au Karabakh est "une affaire purement interne à l'Azerbaïdjan, et l'Azerbaïdjan ne discutera pas des questions liées à sa souveraineté avec une tierce partie, y compris l'Arménie.
[…]La création d'un mécanisme international pour discuter des droits et de la sécurité de la population arménienne vivant au Karabagh est hors de question.
[…]La création d'une zone démilitarisée autour du Karabakh" et "l'envoi d'une mission d'enquête de l'ONU au Karabakh, sur la route de Latchine" sont inacceptables ».
Pour l'éminence grise azerbaïdjanaise, « avec les documents de Prague et de Sotchi, l'Arménie a reconnu la souveraineté de l'Azerbaïdjan sur le Karabakh, […] Ces personnes ne comprennent pas que le "Haut-Karabakh" n'est pas une entité séparée et ne peut pas vivre comme une île. Ce territoire fait partie intégrante de l'Azerbaïdjan, la réintégration des Arméniens vivant au Karabakh dans l'Azerbaïdjan est la seule issue », a-t-il conclu.
Edmon Marukyan, ambassadeur itinérant de la République d'Arménie qui semble avoir, lui, l'oreille des plus hautes sphères du gouvernement arménien, lui a répondu sur sa page Twitter: « Hajiev affirme que les mécanismes internationaux ne fonctionneront pas pour la sécurité et les droits des Arméniens du Haut-Karabakh. Il affirme qu'il s'agit des affaires intérieures de l'Azerbaïdjan. Je dois rappeler une fois de plus que les droits de l'homme et les libertés fondamentales, la sécurité de milliers de personnes n'ont pas été considérées comme une question interne depuis la Seconde Guerre mondiale ».