Organisé conjointement par la Banque asiatique de Développement et le ministère de l'Administration territoriale et des Infrastructures, un atelier sur la Sécurité routière a donné lieu à la présentation de nouvelles stratégies destinées à la réduction drastique des accidents de la circulation à l'horizon 2030.
Par Olivier Merlet
Le ministère de l'Administration territoriale et des Infrastructures et la Banque asiatique de développement (ADB) ont réuni, hier 14 novembre, à Erevan plusieurs représentants d'organisations internationales pour poser de nouveau le problème de la sécurité sur les routes arméniennes. L'atelier, intitulé "Stratégie nationale de sécurité routière en Arménie : l'approche d'un système sûr, les défis de la sécurité routière en Arménie"; a permis de soulever un certain nombre de problèmes persistants dans ce secteur et d'annoncer les nouvelles mesures en passe d'être adoptées par le gouvernement pour y remédier.
Kristine Ghalechyan, vice-ministre de l'Administration territoriale et des Infrastructures a reconnu « une situation préoccupante ». Selon la vice-ministre, les accidents de la route ont un effet dévastateur, en particulier sur la jeune génération. En plus du drame humain qu'il représente, le nombre d'accidents et des victimes causées a également un impact négatif direct sur l'économie du pays. Les estimations du ministère montrent en effet que les accidents de la route coûtent chaque année un point du PIB national et environ cinq pour cent des dépenses socio-économiques.
Toujours selon la vice-ministre, le changement de comportement des usagers de la route est impératif et constitue le sujet le plus discuté actuellement. La perception des principaux problèmes et le renforcement des contrôles en représentent les principales lignes directrices. Ces études devraient aboutir à une politique plus ciblée et d'accorder une attention prioritaire à la prévention des accidents, avec pour objectif ambitieux de réduire le nombre de décès sur la route de cinquante pour cent d'ici 2030 et à un niveau quasi nul d’ici 2050. Le ministère de l'Intérieur en dénombrait 321 en 2022 sur un total de 4308 accidents.
« Les statistiques d'accidents enregistrées en 2021 ont été choisies comme point de départ. La stratégie repose également sur l'approche du "système sécurisé", qui comprend des principes conformes aux cinq principaux objectifs définis par les Nations Unies. Il s’agit de la gestion de la sécurité routière, de la sécurité des routes, de la sécurité des usagers, des véhicules plus sûrs et de la réponse post-accidentelle. […] Le gouvernement met en œuvre d'énormes projets pour améliorer le réseau routier et introduire des éléments de sécurité plus efficaces. Les mesures de sécurité doivent bénéficier d’un financement suffisant et durable, excluant les réductions de dépenses au détriment de la sécurité. La modernisation du système analytique de collecte et d'enregistrement des données du trafic est également un objectif prioritaire, auquel le département des routes se joindra en développant une politique claire basée sur les données recueillies », a expliqué la représentante du gouvernement.
Un concept d' "environnement routier tolérant" sera également institué qui inclura la mise à jour du système de contrôle technique du parc automobile ainsi que la mise en œuvre de programmes éducatifs et de sensibilisation. Insistant sur ce dernier élément, Kristine Ghalechyan a déclaré que les règles de circulation routière deviendront un sujet d'apprentissage continu dans les écoles publiques qui sera mis en œuvre dans le cadre d'une campagne de sensibilisation du public.
Les représentants de la Banque asiatique de développement, de l'Organisation Mondiale de la Santé, de la Fédération Automobile Internationale, du Programme des Nations-unies pour le Développement et du département de Coopération de l'Union européenne, tous présents autour de cette table ronde, ont assuré de leur participation respective dans les secteurs concernés, tant technique que financière.