Nikol Pashinyan force la main – et la voix – de la diplomatie française

Actualité
07.07.2023

Le Premier ministre réagit au coup de fil des ministres français et arméniens des Affaires étrangères à propos de la situation au Karabagh.

 

Après l'échange téléphonique du 5 juillet entre Nikol Pashinyan et Vladimir Poutine sur la situation au Haut-Karabagh et l'inquiétude de plus en plus grandissante quant à son évolution, c'était au tour du ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, de s'entretenir hier avec son homologue française, Catherine Colonna.

Présente à Erevan fin avril après s'être rendue à Bakou, cette dernière avait alors exprimé « le plein soutien de la France » aux négociations en cours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et souligné « le droit à continuer de vivre en paix et en sécurité » de la population du Karabagh. La ministre française n'avait toutefois pas manqué de mettre en garde explicitement les deux parties contre toute tentative de remise en cause de l'intégrité territoriale de leur voisin.  

Évoquant sa communication du 6 juin dernier avec Ararat Mirzoyan, Catherine Colonna répète encore que « la France est mobilisée pour une paix juste et respectueuse du droit international ». Elle fait également part à Ararat Mirzoyan, de nouveau, « du soutien de la France aux efforts sincères de l'Arménie pour une paix négociée avec l'Azerbaïdjan, préservant les droits des Arméniens vivant au Haut-Karabagh ».

Tant côté arménien que français, les communiqués officiels s'en tiennent là, et on ignore bien sûr si "off the record", les positions officielles prises par Paris se sont cette fois exprimées différemment. À Erevan, Nikol Pashinyan lui-même n'hésite pourtant pas à créditer la France de plus qu'elle ne semble dire. « Depuis des mois, l'Azerbaïdjan diffuse une contre-propagande à grande échelle contre la France, qui exprime son évaluation directe des actions illégales de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh », peut-on lire sur le compte à l'oiseau bleu de Nikol Pashinyan.