Nikol Pashinyan témoigne ce matin devant la commission parlementaire spéciale chargée d'enquêter sur les circonstances, les causes et le déroulement de la guerre de 44 jours, l'opposition boycotte la séance.
C'est inédit depuis la constitution de la commission spéciale d'enquête parlementaire il y a un an et demi : le Premier ministre Nikol Pashinyan témoigne en public et en direct, ce mardi 20 juin, à la télévision et sur les réseaux sociaux du déroulement des quarante-quatre jours de la guerre de l'automne 2020. On s'attend bien sûr à ce qu'il apporte son éclairage de chef d'État, de chef des armées aussi, mais tres certainement de même, qu'il fasse valoir sa position d'homme et de citoyen.
La discrétion qui avait entouré jusqu'alors l'audition des hauts responsables militaires et politiques de l'époque n'est donc plus de mise. Tous entendus à huis-clos par une commission d'enquête essentiellement composée de députés de la majorité, la chance ne leur avait pas été offerte de pouvoir prendre à témoin l'opinion publique arménienne de la légitimité de leurs décisions et de leurs actions.
Pour Artur Sakunts, président du Helsinki Citizens' Assembly Vanadzor (HCA) et représentant de Human Rights Watch en Arménie qui s'exprimait dans les colonnes d'Azatutyun, il est difficilement compréhensible que « le discours d'une personne, même la plus informée, doive être public, mais pas celui des autres. […] La commission d'enquête montre une approche différente, ils imposent le point de vue du Premier ministre sur le public »
A l'instar des réunions précédentes, les députés de l'opposition ont annoncé un nouveau boycott des auditions de ce jour, qualifiée de « spectacle », dont le but est de « décharger Pashinyan de toute responsabilité politique [NDLR : dans les circonstances du conflit] ».