Citant des fonctionnaires européens « au fait des préparatifs », le Financial Times annonce ce 8 mai la reprise des pourparlers de paix au plus haut niveau, à Bruxelles, le week-end prochain. Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev seraient en effet attendus dans la capitale européenne à la fin de cette semaine.
Selon les sources du célèbre quotidien économique britannique, le président du Conseil européen, Charles Michel, devrait accueillir, dimanche 14 mai prochain, une réunion entre le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, et le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan. Ce sera la première fois que les deux dirigeants se rencontrent en personne depuis les pourparlers de Munich en février et après les discussions "marathon" entre leurs ministres des Affaires étrangères à Washington la semaine dernière. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, avait déclaré à leur issue qu'elles avaient permis de réaliser des progrès tangibles en vue d'un accord de paix durable qu'il pensait « en vue, à portée de main ».
« La réunion de Bruxelles est un signe important de progrès », aurait déclaré sous couvert d'anonymat l'un des trois fonctionnaires à l'origine de la nouvelle, cette dernière n'étant pas encore rendue publique. La "source" a ajouté que les efforts de l'Union européenne et des États-Unis se renforçaient mutuellement et constituaient des « processus complémentaires à deux voies ». Il est également prévu que le triumvirat Pashinyan-Aliyev-Michel tienne une autre réunion le 1er juin avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, en marge du sommet de la Communauté politique européenne à Chisinau en Moldavie, ainsi que l'annonçait Catherine Colonna le 28 avril lors de son passage à Erevan.
« L'Azerbaïdjan se sent à l'aise avec la mission de Charles Michel parce que l'Union européenne n'a pas d'agenda caché », a déclaré Hikmet Hajiyev, premier conseiller d'Ilham Aliyev. Il a ajouté que le processus de l'UE avait développé des « concepts clés » pour les négociations et leur structure mais confirme toutefois que Bakou reste « flexible » quant a la tenue d'une réunion, que ce soit à Moscou, Washington ou Bruxelles. Il note aussi que le processus devrait être plus « inclusif » pour produire des résultats, « la Russie pouvant contribuer efficacement au processus de consolidation de la paix dans la région, bien qu'elle soit très préoccupée par la guerre en Ukraine.
L'effort mené par l'Union européenne constitue également un test de son influence dans son voisinage élargi et un défi à l'influence historique de Moscou.
Du côté arménien, on se serait refusé à tout commentaire. Le service de presse confirme cependant ce lundi le déplacement en Russie auquel Nikol Pashinyan faisait allusion depuis Prague la semaine dernière. Répondant à l'invitation du président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre partira aujourd'hui pour Moscou et participera aux commémorations de la victoire du 9 mai 1945.
Source: Financial Times