Perspectives d'ouverture de la frontière avec la Turquie : une forte croissance… Et des risques, selon le ministre de l'Économie

Economie
03.02.2023

Dans une interview accordée à Armenpress, le ministre de l'Économie a fait part des perspectives positives que pouvait représenter l'ouverture de la frontière avec la Turquie sur l'économie arménienne.

Dans un entretien du 3 février, le ministre de l'Économie Vahan Kerobyan s'est dit certain que si les circonstances géopolitiques évoluent en faveur de l'Arménie et que la frontière avec la Turquie s'ouvre, tous les entrepreneurs arméniens en ressentiront les effets positifs.

Dans un premier temps, le ministre n'a toutefois pas caché ses doutes sur l'intérêt réel de la levée par la Turquie de l'interdiction sur le fret aérien direct avec l'Arménie  : « selon nos informations, il n'y a toujours pas de liaison régulière de fret aérien, et à vrai dire, étant donné la proximité des deux pays, il est probable qu'il n'y en aura pas. Le coût du transport par voie terrestre via la Géorgie est assez abordable. Et la communication aérienne n'est pas si attrayante à première vue », estime Vahan Kerobyan, sans exclure son intérêt pour certains types de produits. « De toutes façons, les vols réservés au transport des passagers sont aussi ouverts au fret commercial. Il n'y a tout simplement pas encore d'avions-cargos et peut-être qu'il n'y en aura jamais. Nous ne sommes pas particulièrement inquiets à ce sujet », a déclaré le ministre.

En revanche, quant à l'impact de l'éventuelle ouverture de la frontière avec la Turquie sur l'économie, Vahan Kerobyan est convaincu qu'elle « entraînera une forte croissance économique, car l'ouverture des communications fournira de nombreuses opportunités, à la fois pour entrer sur le marché turc et en termes de transport de marchandises vers les pays du Moyen-Orient. Tout cela, bien sûr, ne doit pas être considéré comme une petite image locale. Il s'agit d'une petite partie d'un grand tableau. Et si les circonstances géopolitiques évoluent en notre faveur et que nous y parvenons, je suis sûr que tous les hommes d'affaires arméniens en ressentiront les effets positifs ».

Abordant la question des risques de forte concurrence encourus par les producteurs arméniens dans le cas de l'ouverture de la frontière, Vahan Kerobyan a admis cette possibilité tout en précisant que le gouvernement travaillait sérieusement sur cette question. Il a d'ailleurs cité un programme d'aide sans précédent aux entreprises de l'industrie manufacturière et d'autres industries afin qu'elles puissent moderniser leurs activités et leurs outils de travail, renforcer leur productivité et leur compétitivité afin qu'elles puissent profiter des opportunités offertes par cette ouverture. « Selon les données de l'année dernière, nous avons financé des transactions d'une valeur de 56 milliards de drams, à la suite desquelles 901 contrats ont été signés pour l'achat de nouveaux équipements et leur utilisation dans les entreprises », a enfin souligné Le ministre de l'Économie.