Le problème des personnes disparues à la suite du conflit du Karabakh est l'une des priorités du Comité international de la Croix-Rouge, a déclaré Zara Amatuni, chef des programmes de communication de la délégation du CICR en Arménie, en réponse à la question d'un correspondant d'Armenpress sur les mesures prises dans le cadre des fonctions du CICR pour élucider le sort des personnes disparues.
« Cela signifie que nous travaillons dans différentes directions. Tout d'abord, nous parlons du droit garanti par le mandat, qui ne fait pas référence aux obligations du CICR, mais à la fourniture de réponses par les autorités des parties respectives aux familles des personnes disparues sur ce qui est arrivé à leur proche dans le cadre d'une action militaire. Il s'agit d'une exigence du droit international humanitaire. Dans cette optique, nous travaillons avec les autorités compétentes des parties pour leur rappeler leurs obligations au titre du mandat et, dans la mesure du possible, pour les soutenir grâce à notre expertise technique et à certaines compétences que nous avons acquises en travaillant dans de telles situations », a déclaré Mme Amatuni.
« Sur la base des demandes des familles, par l'intermédiaire de nos bureaux dans la région, nous avons recueilli des données sur environ 5 000 personnes portées disparues à la suite de l'escalade du conflit dans les années 1990, puis entre 2020 et 2023. Environ 1 000 d'entre elles sont des Arméniens, dont le CICR a recueilli les données par l'intermédiaire de ses bureaux d'Erevan et du Karabakh. Il s'agit notamment de personnes que leurs proches considèrent comme disparues malgré une identification ADN positive : certaines familles, pour diverses raisons, n'acceptent pas les réponses. Cela nous incite à travailler avec les autorités compétentes pour essayer de découvrir les circonstances qui font que les gens n'acceptent pas ces résultats », a-t-elle ajouté, soulignant que le CICR ne procède pas lui-même à l'identification, mais que c'est le travail des autorités et des structures compétentes.
« Nous transmettons surtout notre expérience. Par exemple, en étroite collaboration avec le laboratoire du Centre d'expertise médico-légale, nos spécialistes en Arménie s'efforcent de renforcer leurs capacités, tant par l'équipement que par certaines formations et l'échange d'expériences, afin de maintenir autant que possible le haut niveau de professionnalisme dans ce domaine. Quant au processus de recherche des personnes disparues, selon M. Amatun, les mesures et les décisions à cet égard relèvent des autorités, que le CICR, en tant que médiateur neutre, est prêt à soutenir. À notre avis, il faut créer un certain environnement humanitaire qui permette aux parties de prendre ensemble les mesures appropriées, par exemple pour cartographier les lieux de sépulture possibles s'il s'agit de personnes dont on est plus ou moins sans nouvelles. Naturellement, nous gardons toujours cette question au centre de notre attention, en discutant avec les autorités et en travaillant avec les familles, mais les actions et les solutions réelles ne sont pas entre nos mains. Nous sommes prêts à travailler avec les parties en tant que médiateur neutre », a résumé Mme. Amatuni.