
Le vendredi 7 mars 2025, l’Université française en Arménie (UFAR) a accueilli une conférence intitulée « Femmes et Leadership : elles innovent pour l’avenir », organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Cet événement autour du thème de l’innovation et du leadership féminin, a réuni Salwa Nacouzi, rectrice de l’UFAR, Xavier Richard, conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France, ainsi que trois femmes d’exception : Lilit Tshughuryan, fondatrice d'Akademica Training Institute, Lilit Shakhlyan qui pilote le développement et l’expansion de SAFEYOU, et Diana Partizpanyan, DeFi Product Manager chez Fastex, qui ont partagé leurs expériences et leurs perspectives sur les défis et les opportunités du leadership au féminin.
Par Layla Khamlichi-Riou
Un appel à l’audace et à la conquête des droits
Salwa Nacouzi, modératrice de l’évènement, a donné le ton de la conférence : « Les femmes hésitent à candidater à des postes où elles sont tout à fait compétentes parce qu’elles n’osent pas. Donc, Mesdames : osez ! ». Un appel vibrant destiné à motiver les femmes à surmonter le syndrome de l’imposteur qui les freine souvent dans leur carrière professionnelle.
Elle a souligné que malgré des avancées notables, comme la parité presque atteinte au Parlement arménien, il restait encore de nombreux défis à relever. L'écart salarial de 26 % en Arménie, ou encore la sous-représentation des femmes dans les postes à responsabilité, sont des freins concrets à l’égalité. « Il y a des choses à faire dans les salaires, il y a des choses à faire dans les postes à responsabilité », a-t-elle insisté.

De son côté, Xavier Richard a adopté un ton résolument pragmatique en déclarant : « N’attendez pas que les hommes vous donnent des droits, ils ne le feront pas. C’est à vous de gagner vos droits. » Son intervention a rappelé les longues luttes des femmes pour l’obtention de droits fondamentaux, que ce soit en France ou ailleurs, et l’importance de la persévérance. Il a également mis en avant la résilience des femmes face aux inégalités et aux injustices, notamment en période de conflit ou de pauvreté, où elles sont souvent les premières touchées.
Des parcours inspirants : des femmes qui ouvrent la voie
Les témoignages de Lilit Tshughuryan, Lilit Shakhlyan et Diana Partizpanyan ont captivé l’audience par leur sincérité et leur détermination. Si leurs parcours professionnels diffèrent, toutes trois partagent un même fil conducteur : la volonté de dépasser les obstacles et de faire bouger les lignes.
Lilit Tshughuryan, par exemple, a su imposer son expertise dans le domaine exigeant de l’aviation aux Émirats arabes unis, en misant sur la connaissance et la confiance en soi. « Si on a confiance en soi, si on a des expériences, des connaissances (…) on peut avancer », a-t-elle affirmé avec conviction. Son conseil aux femmes est de ne jamais cesser d'apprendre et de s'adapter : « On doit continuer à s’auto-former, tout va vite ».
De son côté, Lilit Shakhlyan a illustré comment une crise peut devenir une opportunité. Son projet SAFEYOU, lancé pendant la pandémie de COVID-19, soutient les femmes victimes de violences domestiques. Pour elle, l'écoute et la ténacité sont essentielles pour faire face aux discriminations : « Faut-il baisser les bras ? Jamais. » Elle prône la persévérance et cite un proverbe arménien pour encourager à ne jamais abandonner : « La pierre bien taillée ne reste pas longtemps sur la route ». Si quelqu’un a des compétences, on va le remarquer et il va pouvoir trouver sa place.
Quant à Diana Partizpanyan, son parcours dans le secteur technologique montre à quel point sortir de sa zone de confort peut être bénéfique. Elle considère chaque défi comme une opportunité de grandir : « Si on a des ambitions, on doit vouloir quitter sa zone de confort ». Diana rappelle aussi l'importance de la flexibilité et de la communication pour s'adapter à un environnement professionnel en constante évolution.
Au-delà de leurs réussites professionnelles, ces trois femmes montrent que le leadership féminin repose autant sur les compétences techniques que sur la capacité à inspirer et à motiver les autres. Elles incarnent cette nouvelle génération de femmes qui osent, innovent et créent de nouvelles dynamiques dans leurs secteurs respectifs.

Une conclusion porteuse d’espoir
La conférence s’est conclue sur un message fort et inspirant : chaque femme présente, chaque étudiante et professionnelle, repartait avec la conviction que le leadership féminin n’est pas un rêve lointain mais une réalité accessible. Les intervenantes ont démontré par leurs parcours et leurs témoignages que l'audace, la persévérance et la confiance en soi peuvent réellement ouvrir des portes et briser des plafonds de verre.
L’événement a également mis en lumière l’importance de créer des réseaux de soutien, où les femmes se motivent et se soutiennent mutuellement. Lilit Shakhlyan, par exemple, a insisté sur la nécessité de bâtir des communautés où les femmes peuvent échanger et s’entraider, tandis que Diana Partizpanyan a encouragé chacune à cultiver la flexibilité et l’adaptabilité.
En fin de compte, cette conférence n'était pas seulement un espace de réflexion mais un véritable appel à l'action. Les femmes arméniennes, tout comme celles du monde entier, sont prêtes à innover, à diriger et à construire un avenir plus égalitaire. « N’attendez pas que les hommes vous donnent des droits, ils ne le feront pas. C’est à vous de gagner vos droits », a conclu Xavier Richard, rappelant ainsi que le changement commence avec l’audace de chacune.