Après le brandy, les fleurs, les fruits et légumes, c'est au tour de l'eau minérale arménienne de faire l'objet d'une suspension de ses ventes sur le territoire de la fédération de Russie suite à un cas de décès par intoxication alimentaire. Les autorités arméniennes concernées se déclarent surprises par l'absence de communication officielle à ce sujet par leurs homologues russes.
Par Olivier Merlet
Les "Izvestia" ont rapporté le 13 février l’ouverture d’une affaire pénale suite au décès d’un patient de l'hôpital de Vladikavkaz admis pour brûlure à l'œsophage après avoir bu de l'eau minérale "Jermuk" suspectée de contenir des substances acides. Rospotrebnadzor, l'agence fédérale russe pour le suivi et le contrôle de la réglementation sanitaire et sociale a, par suite, suspendu la vente de plusieurs lots de la marque pour procéder à des tests de sécurité. Les prélèvements porteraient sur la production du 28 décembre 2023 conditionnée en bouteilles en verre de 0,5 litre et importée sur le territoire russe jusqu'au 12 février de cette année.
L'organisme arménien d'inspection de la sécurité alimentaire (le SATM) déclare cependant n'avoir reçu aucune information officielle à ce sujet des autorités russes. Dans un communiqué officiel, ses responsables soulignent que l'eau minérale de Jermuk est exportée vers la Russie depuis 2001 mais aussi aux États-Unis, vers l'Union européenne et de nombreux autres pays pour un volume de plus de 15 millions de litres en 2023. Ils précisent également que chaque lot exporté est conforme aux réglementations internationales en vigueur dans chaque pays. « Depuis 23 ans, aucun cas d'intoxication par l'eau minérale exportée de la République d'Arménie n'a été enregistré. Il est donc très étrange que la décision d'arrêter la vente de lots séparés d'eau minérale "Jermuk", en l'absence de tout changement dans le processus de production ».
L'industrie de l'eau conditionnée et embouteillée peut effectivement avoir recours a certaines substances chlorées ou phosphorée pour le nettoyage de ses machines et de ses bouteilles. Néanmoins, le SATM récuse l'emploi de "vinaigre", tel que rapporté par les médias, « directement contraire au principe et à l'organisation du processus de production automatisé »: L'agence indique que les matériaux utilisés par Jermuk sont destinés à être utilisés dans l'industrie et alimentaire et répondent aux exigences fixées par les normes internationales. « La prétendue teneur résiduelle des substances mentionnées, selon leurs caractéristiques techniques, ne peut pas provoquer de brûlure de l'œsophage. La quantité minimale de la production [au 28 décembre, NDLR] est de 1 200 bouteilles, par conséquent, le non-respect des critères ci-dessus doit avoir été manifesté dans au moins autant de bouteilles ».
L'autorité d'inspection de la sécurité alimentaire assure toutefois qu'elle va procéder de son côté aux contrôles appropriés, des échantillons de chaque lot produit étant conservés dans cette éventualité. Le SATM précise encore que des mesures efficaces seront prises avec les partenaires russes pour déterminer les raisons d'une telle décision.