Le Festival « Yeraz » mettra en honneur la culture arménienne en France au printemps 2022

Arts et culture
07.06.2021

Des milliers de kilomètres séparent l’Arménie et la ville française de Mont de Marsan, située au sud-ouest de la France․ C’est cette ville lointaine aux trois rivières qui commence à la réalisation du festival « Yeraz ». Un festival qui mettra en honneur la culture arménienne pendant quinze jours au mois de mars 2022, en présence d’artistes, de réalisateurs, d’historiens, de musiciens et d’auteurs de la diaspora et d’Arménie, afin de tisser de nouveaux liens culturels, mais aussi de célébrer de cette manière l’amitié séculaire entre les deux peuples.

Par Lusine Abgarian

C’est l’ensemble des acteurs culturels de Mont de Marsan qui s’est mobilisé autour du théâtre de Gascogne pour organiser cet événement festif et culturel mais aussi marquer son regard solidaire vers l’Arménie et enrichir le dialogue interculturel à l’échelle régionale.

Spectacles et concerts, expositions et projections, ateliers pratiques et masterclass, tables rondes et différents animations plus ludiques font partie de la vaste programmation culturelle qui réunira dans cette petite ville française les artistes contemporains les plus éminents et porteurs de la culture arménienne de tout domaine, dont Serge Avédikian, Simon Abkarian, Lévon Minasian, Antoine Agoudjian, Tigran Hamassian, Macha Gharibian, Les Papiers d’Arménie, Ladaniva, Medz Bazar, etc.

Le programme dévoilé par les organisateurs du festival est de haute tenue, sans rabattre sur l’exigence artistique ni sur la dimension de la diversité de l’événement, car « depuis toujours, l’Arménie déploie ses chants, sa musique et ses danses comme pour ouvrir un portail mystique entre le divin et le temporel »,- comme le souligne Simon Abkarian, artiste associé et parrain du festival.

Antoine Gariel, le directeur du Théâtre de Gascogne qui s’est rendu en Arménie il y a quelques jours avec ses collègues en quête des partenaires éventuels arméniens, parle avec beaucoup de sensibilité de sa rencontre avec l’Arménie, dont il négligeait jusqu’à récemment l’essence avec une « indifférence occidentale »: « Ce pays chargé d’une histoire exceptionnelle, ce peuple meurtri et fier qui a essaimé à travers le monde et dont une très large communauté en France depuis des décennies, cette culture magnifique et cette richesse patrimoniale multiséculaire restaient confidentiels pour nous, presque négligée ». C’est aussi le festival « Yeraz » qui permettra, selon lui, à ouvrir, à travers la culture et les arts, des portes vers la l’Arménie méconnue ou mal connue face à la curiosité occidentale, tout en tissant des liens entre Gascogne et Arménie, au nom de la mémoire commune.

« En parcourant les sentiers d’Arménie » en très peu de temps, Antoine Gariel fait preuve d’un intérêt et d’une connaissance profonds de la réalité et de la culture arméniennes, sans avoir oublié de se livrer également à l’apprentissage de la langue, tout en s’appropriant les mots les plus folkloriques en arménien : une manière créative pour découvrir la mentalité du peuple.

 

Le jumelage

En dehors des célébrations de la quinzaine au mois de mars 2022, le festival « Yeraz » tient également à une dimension inclusive, en pérennisant les partenariats des collaborations à long terme hors des événements culturels.

Cette pérennisation est notamment marquée par un projet de jumelage envisagé entre Mont de Marsan et la ville de Gumri. Pour poser les jalons, le comité d’organisation du festival, dont Antoine Gariel, Mathilde Lecuyer, directrice du musée Despiau-Wlérick (qui programme l’exposition sur Sergueї Paradjanov), Christina Galstyan, directrice artistique de la compagnie « Yeraz », se sont rendus à Gumri avec l’accompagnement de Serge Avédikian.

Les autorités municipales et les acteurs culturels de la ville, forts intéressés par ce nouveau type de collaboration avec la France, ont accueilli à bras ouverts l’initiative de s’associer à la ville de Mont de Marsan pour projeter des échanges culturels, mais aussi de s’étendre plus tard sur d’autres domaines, tels l’éducation ou les sports. La signature du mémorandum du jumelage entre ces deux villes en présence des deux maires marquera la partie officielle du festival.

Un autre moment fort du festival sera l’installation d’un khatchkar venu de Gumri, un monument pour la commémoration du génocide des Arméniens, mais aussi un signe pour symboliser les liens tissés entre les Arméniens et les habitants de Mont de Marsan.

L’ambition du festival « Yeraz » est donc, de croiser les domaines, les sujets et l’héritage afin de couvrir le champ le plus large possible de la thématique arménienne. Ce festival va s'ancrer, sans doute, comme l’une des plus importantes célébrations arméniennes en France !

Le Courrier d’Erevan, qui figure parmi les partenaires de ce projet, renseignera ultérieurement ses lecteurs du déroulement et de la programmation du festival.