Pendant que les uns se dépensent dans des réseaux sociaux pour discuter de la guerre, d’autres agissent : un groupe de médecins volontaires français restera huit jours en Arménie, soignant des blessés du Karabakh.
Par Aram Gareguinian
La première destination de ces médecins volontaires est Goris, une ville dans le Sud de l’Arménie, ou fonctionne un centre cardiovasculaire franco-arménien. Puis, peut-être, ils prendront la route de Chouchi ou Stepanakert situés au Karabakh, toujours lourdement bombardé malgré le cessez-le-feu du 10 octobre.
La mission humanitaire de médecins français comprend des chirurgiens et des infirmières qui ont déjà une expérience du travail dans des zones du conflit ou des catastrophes naturelles : Burundi, Djibouti, Haïti...
L’un d’entre eux, le chirurgien Pierre Girard, avait soigné des populations blessées par les bombardements et les armes interdites, y compris les bombes à sous-munition, qui sont largement utilisés actuellement contre la population civile du Karabakh. Ces armes de destruction massive provoquent de fortes brulures et autres dégâts importants.
« Dans ce type de cas, il faut, dès que possible, décontaminer les blessures et, si besoin est, procéder à la reconstruction des membres », dit-il avant d’ajouter : « Nous savons à quel point c’est difficile pour vous. Bon courage ! Tout ira bien !»
« On a à la fois peur et on n’en a pas... Notre rôle en tant que médecin, c’est d’opérer et de soigner », dit Patrick Knipper, chirurgien-réparateur qui avait déjà effectué des missions humanitaires dans des zones de conflits militaires, mais aussi en France, à la suite des attentats terroristes, y compris celui du Bataclan. « Les Français y sont assez sensibles : nous avons vu ce que cela peut être, nous avons rencontré des problèmes avec des armes de guerre et des explosifs », - dit-il.
Quand on demande comment le trouver sur les réseaux sociaux, M Girard dit avec un sourire : « Je n’ai pas de compte ».
Pas de temps pour les batailles vides du Facebook. Ces gens sont arrivés pour sauver des vies et ils savent apprécier leur temps.