Affiche rouge et Jardin noir - Programmation française aux Abricots d'or

Arts et culture
12.07.2024

"Missak et Mélinée" de Katia Guiragossian, et "Jardin noir" d'Alexis Pazoumian, deux productions franco-arméniennes inédites ont été présentées le 11 juillet à la Maison du Cinéma d'Erevan, hors compétition, dans le cadre du festival "Golden Apricot".

Par Darya Jumel

 

Ces deux sorties de l'année, présentées hors compétition du festival international du fil d'Erevan, explorent dans une perspective humaniste la résilience humaine, la mémoire et l'implication des héros et héroïnes , quels que soient le lieu et l'époque. 

Dans ¨Missak et Mélinée¨, Katia Guiragossian nous guide à travers le parcours poignant de sa grand-tante Mélinée et de son mari Missak, figures de la résistance française de la seconde guerre mondiale. Leur histoire, racontée avec une sobriété, dévoile la force et le courage face à l’adversité. Le film offre un voyage introspectif, une quête de mémoire où la souffrance et la bravoure se mêlent pour redonner vie à des héros encore trop méconnus en Arménie. « les invités ont été émus par l'histoire de ma grand-tante Mélinée, une figure héroïque qui leur était inconnue » raconte Katia Guiragossian, toute à la joie d'avoir contribué a la reconnaissance et la notoriété de son aïeule dans son pays. Son film a également été sélectionné au festival international arménien Arpa à Los Angeles, reconnu pour sa sélection explorant des sujets de grande importance sociale et culturelle à travers le monde.

Autre lieu, autre époque, le ¨Jardin noir¨ d'Alexis Pazoumian se penche, en revanche, sur le Kharabagh et ses cycles de conflits incessants. À travers un documentaire social, Alexis Pazoumian capture la réalité crue de ses communautés, piégées dans une spirale de violence et de déchirement. Empreint d'une gravité résignée, ce film met en lumière la beauté fragile et la persistance du peuple d'Artsakh, condamné à revivre les mêmes histoires de douleur et de survie. Pour Alexis Pazoumian, « La soirée d'hier soir était surtout celle de de David et Erik, les deux héros du film, qui ont pu présenter leur film à leurs familles, leurs amis, leurs professeurs et à tous les exilés du Karabakh. Ils ont tous été extrêmement touchés et fiers d'eux ». 

Katia Guiragossian et Alexis Pazoumian vivent tous les deux à Paris. Ils ont tenu à faire le déplacement jusqu´à Erevan afin de se connecter avec le public arménien et peut-être, finalement, engager un pas de plus vers la réconciliation et leurs propres racines culturelles. 

L'ambassade de France avait organisé à suivre une chaleureuse réception en ses locaux pour honorer les cinéastes franco-arméniens. La volonté, aussi, de reconnaître leur cinéma et leur travail comme celui de la diaspora française s'invitant au pays de ses origines au dialogue et à la compréhension interculturelle.