Iran, Lac d’Ourmia, désormais un désert.

Տարածաշրջան
17.09.2025

L’une des 3 mers intérieurs du royaume antique d’Arménie n’est plus. Pourtant 4 fois plus grand que le Lac Sevan, ce lac a quasiment disparu depuis quelques années. Un rappel de la grande fragilité des étendues d’eau dans la région.

 

Par Régis Danielian

250km séparent le lac d’Ourmia du lac Sevan, et tout deux partagent les mêmes conditions climatiques. Avec le lac de Van, ces trois lacs, au coeur de l’Arménie antique, très similaires les uns des autres, représentent des réservoirs d’eau très précieux, tant pour l’agriculture, que pour la vie naturelle, le tourisme, voir la production électrique.

 

 


 1984 (Nasa)    

 

Depuis le début des années 2000, le lac, très salé, initialement de plus de 5000 km² (le lac de Sevan fait un peu plus de 1200km²), commença à s’assécher à un rythme dangereux, pour ainsi disparaitre totalement de nos jours.


2016 (Nasa)

A l’image de la mer d’Aral, quasiment inexistante de nos jours, la mauvaise exploitation du lac d’Oumia, dans un écosystème fragile, avec la construction de nombreux barrages en amont, et les milliers de puits creusés illégalement, en parallèle au réchauffement climatique amena la situation actuelle.
La sel restant après l'évaporation du lac, risque aussi de rendre les terres environnantes de moins en moins fertiles au gré des vents.

Les autorités iraniennes, au courant du problème, tentèrent de palier à la situation, mais sans réellement investir les moyens nécessaires.

Pour l’Arménie, les leçons sont multiples. En premier lieu, le Lac Sevan, maltraité durant la période soviétique, mais dont la protection semble obtenir l’attention du public et des autorités arméniennes depuis de nombreuses années. L’observation de son activité, de son niveau (une loi interdit qu’il passe sous les 1900m, altitude par rapport à la mer de son rivage), de son exploitation en amont, font parti de son quotidien.

Les Arméniens en prennent soin, à raison. Ceci dit, le réchauffement climatique va augmenter la pression dans cette région avec des étés plus chauds et moins de precipitations en hiver. Ce qui est arrivé au lac d’Ourmia est une menace potentiel pour le lac Sevan.

La géopolitique ne doit pas être négligée non plus, car la disparition de ce lac entraine d’ores et déjà des tensions avec un mécontentement de plus en plus grandissant dans cette région d’Iran, peuplée d’azeris et très proche de la Turquie. Les exploitations agricoles souffrent alors qu’elles constituent la principale source de revenus de gens. Il ne reste plus rien du tourisme balnéaire qui exploitait les vertus salines du lac.

L’Histoire enseigne que des catastrophes écologiques entrainent parfois des mouvements sociaux aux conséquences difficilement prévisibles.