2 octobre 2024 au soir, l’archevêque Bagrat Galstanyan se tenant au côté du drapeau de la défunte République d’Artsakh harangue la foule de manifestants l’ayant rejoint place de la République, à Erevan. Les cris à l’encontre du premier ministre Pashynian fusent : « Nikol, traître ! » Les manifestants lui reprochent sa politique envers l’Azerbaïdjan, jugée trop molle et pleine de concessions.
Par Paul Loussot
Nous sommes en novembre 2024. Cela fait déjà 14 mois que l’offensive éclair azerbaidjanaise de septembre 2023 a précipité plus de 100 000 Arméniens d’Artsakh sur les routes. La perte de leur patrie n’est qu’une étape de plus dans les projets de Bakou et d’Ankara, qui s’obstinent à poursuivre leur funeste entreprise contre le peuple arménien commencée le 24 avril 1915. Mais car les malheurs ne viennent jamais seuls, il est impossible d’admettre que la situation des réfugiés d’Artsakh est satisfaisante en République d’Arménie. Aujourd’hui, plus d’un an après le nettoyage ethnique commis par l’Azerbaïdjan, cet amère constat interroge sur la considération par Erevan de ceux qui ont tout perdu.
Une terre à la merci des empires
Ce petit territoire montagneux de 4400 km2, peuplé d’Arméniens depuis toujours, considéré comme le berceau de la civilisation arménienne par beaucoup, est depuis un siècle l’objet d’un contentieux violent entre Arméniens et Azéris. Il est accordé dans les années 1920 par Staline alors commissaire aux nationalités, à la RSS d’Azerbaïdjan, dans l’objectif machiavélique de « diviser pour mieux régner ». Moscou n’est pas dupe, assouvir son autorité aux confins de son nouvel empire n’est pas chose facile. Ainsi, afin d’affaiblir les revendications contre l’idéologie et la politique de la jeune Union Soviétique, le choix est fait de morceler les territoires nationaux du Caucase. L’Ossétie du Sud, l’Abkhazie et l’Adjarie subissent le même traitement que le Haut-Karabagh (nom utilisé le plus souvent pour désigner l’Artsakh). Six décennies plus tard, dans une URSS au bord du gouffre qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, les tensions ethniques entre Azéris et Arméniens se ravivent. Le pouvoir central peine à faire régner l’ordre et la situation dégénère en affrontement armé régional à grande échelle après la chute de l’Union. La guerre aboutit en 1994 à une victoire stratégique arménienne et à l’indépendance de facto du Haut-Karabagh, sous le nom de République d’Artsakh. Toutefois le jeune Etat n’est point reconnu par qui que ce soit au sein de la communauté internationale, même par l’Arménie qui ne souhaite pas envenimer la situation, dont l’équilibre reste fragile.
S’en suit une longue période de paix relative, quelques échauffourées et escarmouches éclatent de manière disparate aux frontières entre l’Arménie et son voisin azerbaidjanais. Durant deux décennies, le président Ilham Aliev (fils de Heydar Aliev, précédent président azerbaidjanais) consolide son pouvoir à coup d’élections truqués et de traques contre ses opposants, couplées à une hausse considérable de ses dépenses militaires, rendues possibles grâces à ses exportations d’hydrocarbures. L’Arménie, souffrant de sa situation géographique, peine à concurrencer la dictature voisine. En 2020, Bakou passe à l’action et attaque l’Artsakh dans une guerre mal préparée par l’Arménie, qui durera 44 jours. Exactions, terreur et crimes de guerre contre les populations civiles embrasent le Haut-Karabagh, qui se retrouve privé d’une partie de son territoire, désormais à la merci d’Aliev et de son armée. Trois ans de guerre hybride s’en suivent, où l’Azerbaïdjan grignote peu à peu ce qui reste du territoire de l’Artsakh, bénéficiant de la complicité de ses alliés turcs et israéliens, fidèles pourvoyeurs de l’armée azerbaidjanaise.
Le blocus, la chute, puis l’exil
Décembre 2022, le plan arrive à sa dernière étape, le blocus. Ni eau, ni gaz, ni électricité, ni soins. Bakou décide de soumettre les Arméniens du Haut-Karabagh en les privant de tout. Bloquant toutes les tentatives d’aide extérieure à la population affamée et affaiblie d’Artsakh, Aliev souhaite régler cette question une bonne fois pour toute. L’heure de la négociation et des compromis est terminée, si l’on peut considérer qu’elle fut possible ne serait-ce qu’une fois, l’assertivité n’étant pas la qualité principale à Bakou.
Le blocus dura neuf longs mois, durant lesquels l’armée d’Aliev se prépare soigneusement à l’assaut final, aidé par les livraisons d’armes israéliennes et l’appui d’Ankara. Le 19 septembre, l’assaut est lancé et les forces azéries bombardent sans répit Stepanakert, la capitale. Anna, réfugiée d’Artsakh à Erevan était à l’école à ce moment-là :
« Lorsque les bombardements ont commencé nous nous sommes abrités dans les sous-sols. Je me souviens que plusieurs amis étaient en proie à des crises d’angoisse et de panique. » Quelque part, elle et ses amis étaient convaincus que la fin du blocus ne tarderait plus, et que l’intervention armée était proche. Ils comprirent rapidement l’ampleur de l’attaque, tant la pluie d’obus et de roquettes ne faiblissait pas : « Les bombardements ne s’arrêtaient pas. Nous n’avions aucun répit. En 2016 [guerre d’Avril] et en 2020 [guerre des 44 jours], l’artillerie et les bombardements se stoppaient au bout d’une heure. Mais là c’était différent.»
Stepanakert est bombardée sans relâche toute la journée. Les combats prennent fin le lendemain pour la plupart. La petite armée d’autodéfense de l’Artsakh est rapidement défaite, le blocus ayant empêché toute aide extérieure. La République d’Arménie, ne souhaitant s’engager dans un conflit perdu d’avance, décide de ne pas intervenir. La déroute de 2020 contre le même ennemi, objet de revanche certes, était encore dans tous les esprits au sein du gouvernement arménien. Une aide militaire arménienne à l’Artsakh était précisément ce qu’attendait Aliev et ses sbires, justifiant ainsi une attaque à grande échelle du territoire de la République d’Arménie.
Face à cette attaque de grande ampleur et à la défaite de leur armée déjà affaiblie, la population d’Artsakh décide de fuir leur patrie, question de vie ou de mort. Il n’est pas envisageable de vivre sous le joug azéri. Il serait illusoire de penser que rester au Haut-Karabagh sous contrôle azerbaidjanais serait sans danger pour les Arméniens. Le corridor de Latchin, la « route de la vie » comme l’appelait Anna et ses compatriotes, est le seul échappatoire pour les réfugiés d’Artsakh. Un long exode commence pour 115 358 Arméniens d’Artsakh (source : CivilNet), dans des conditions terribles :
« Nous sommes partis avec ma mère et mon père. Mes sœurs nous attendaient à Erevan. Je n’ai pas mangé pendant trois jours. Nous n’avions pas de nourriture, seulement un petit peu de pain que nous avons donné à des enfants qui en avaient besoin. » Parmi tous les artsakhiotes forcés de quitter leurs terres, certains n’arriveront pas jusqu’en Arménie : « Nous avons vu des gens mourir, surtout des personnes âgées. A ce moment-là je pensais que j’allais mourir de faim. D’autres sont morts à cause de l’explosion d’une station essence [explosion du 25 septembre 2023 à Berkadzor – 220 morts]. »
Les forces de maintien de la paix russes présentes sur place depuis la guerre de 2020 sont fortement critiquées par leur inaction flagrante face aux exactions et aux attaques azéries sur la population civile. « Ils ne nous ont pas aidé, je me souviens seulement que certains donnaient des cigarettes. Nous aurions préféré de la nourriture. », raconte Anna. Les réfugiés attendant leur évacuation de l’Artsakh vivent dans des conditions épouvantables, sans nourriture et sans eau (source : Re:public Press). Lors de l’exode de la population d’Artsakh, le comportement des forces de maintien de la paix trahissait sans doute un aveu de faiblesse face à Bakou :
« En quittant l'Artsakh, nous avons remarqué que les soldats de la paix russes étaient très en colère contre nous, comme si ce n'était pas leur « plan » que nous partions. De même, après notre arrivée à Erevan, nous avons discuté de tout ce qui s'était passé : tout le monde disait que « la Russie ne laissera pas les choses se passer ainsi » ; « elle ne se contentera pas de céder son pouvoir dans cette région aux Azéris » ; « ils [les Russes] étaient même furieux que nous soyons partis » ; « ils pensaient que nous resterions et que nous essaierions de vivre avec les Turcs selon leurs conditions, leur langue, leur religion et avec leurs passeports ». Je ne sais pas si c'est vrai, et nous n'en avons aucune preuve, peut-être était-ce simplement le résultat de notre « refus », mais honnêtement, en me souvenant de la colère et de l'agressivité inhabituelles des soldats de la paix à notre égard pendant notre fuite, cela me semble logique. »
L’accueil des réfugiés s’organise à Goris principalement, dans le Syunik, au Sud de l’Arménie, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec l’Azerbaïdjan. Les conditions d’accueil sont précaires. « Nous nous sommes arrêtés à Goris une journée seulement, pour essayer de reprendre des forces. Mais je n’arrivais pas à manger. Pendant 10 mois encore, j’ai eu du mal à me nourrir. »
Une intégration difficile et inachevée
Le temps est passé, cela fait déjà plus d’un an que l’ancienne république d’Artsakh est désormais sous contrôle azéri. Mais pour les réfugiés vivant en Arménie, rien n’a réellement changé. Outre la parte de leur patrie, ayant laissé derrière eux leur vie entière, les conditions d’accueil en Arménie sont peu satisfaisantes. Cela pour plusieurs raisons.
Parmi les 115 358 réfugiés enregistrés en Arménie, 46 382 vivent à Erevan, la capitale.
C’est le cas d’Anna et de sa famille. Anna a pu s’inscrire à l’Université américaine pour apprendre l’anglais, langue qu’elle apprend depuis trois ans mais qu’elle parle déjà très bien. « Je ne veux pas rester ici. J’aimerais partir étudier et travailler en Europe. J’aimerais bien aller en France. » Beaucoup d’Artshakiotes ne se sentent pas les bienvenus en Arménie. Ici, certains semblent faire face à une indifférence totale vis-à-vis de leur histoire et de la perte de leur patrie. « Life goes on… » soupire Anna. Elle confie qu’au sein de son université, le sujet de l’Artsakh n’a jamais été abordé, comme si de rien était.
“Il m’est très pénible d’entendre différentes déclarations de hauts fonctionnaires d’Erevan qui pensent que nous, le peuple de l’Artsakh, sommes des invités en Arménie, [et] qui pensent que la reconnaissance par Erevan en 2023 de l’Artsakh en tant que partie de l’Azerbaïdjan est une victoire pour l’Arménie” déclarait le dernier président de la République d’Artsakh, Samvel Chahramanian, dans le journal arménien Novoïe Vremia. Anna souligne le même problème, elle et ses compatriotes se sentent mis à l’écart, oubliés et discriminés en Arménie, aussi paradoxal que cela puisse paraître.
En effet, de nombreux réfugiés racontent avoir fait face à de nombreuses situations où leur origine était source de discrimination. Les Arméniens d’Artsakh ont de nombreuses difficultés pour se loger, trouver un emploi et ne serait-ce qu’avoir l’eau courante. Leurs maigres allocations de 50 000 AMD mensuels (120,27 euros) ne sont pas suffisantes pour vivre dans des conditions décentes, d’autant plus que le coût du logement à Erevan ne cesse d’augmenter. « Je ne sais pas si je pourrais vivre ici dans ces conditions pendant encore longtemps. » déclare Anna. Elle et sa famille se logent dans l’appartement de ses sœurs, qui vivaient déjà à Erevan au moment de l’exode. « Des amis nous ont fait part de leurs difficultés pour trouver un appartement. Outre le montant des loyers, beaucoup de propriétaires refusent les Arméniens d’Artsakh :
-D’où venez-vous ?
-Nous sommes d’Artsakh.
-Désolé, cela ne sera alors pas possible. »
11 351 personnes réfugiées ont décidé de ne pas rester en Arménie. Parmi eux, les cousins d’Anna. Ils sont partis à Krasnodar, en Russie. Ils s’y sentent mieux. Ils restent des étrangers certes, mais il est plus facile de trouver un travail correctement rémunéré là-bas plutôt qu’en Arménie. Toutefois la situation en Russie est aujourd’hui très compliquée : l’invasion de l’Ukraine et la conscription mise en place par Poutine, l’autoritarisme et la répression encore plus forte ainsi que la décoration des relations diplomatiques entre Erevan et Moscou.
Une communauté mise à l’écart
La situation est difficile à vivre d’un point social : « Ici tout nous fait penser à l’Artsakh. Nous restons entre nous, entre réfugiés, et il est impossible de ne pas se demander pourquoi nous sommes ici, loin de nos maisons et de nos montagnes. » raconte Anna. Elle ne peut s’empêcher d’avoir le ressentiment d’être ignorée en Arménie, les gens ne semblent pas, ou plus, préoccupés par la situation de leurs compatriotes réfugiés. Le temps aurait-il eu raison de la considération de ces rescapés ? Plusieurs déclarations officielles ont publiquement qualifiés les Arméniens d’Artsakh d’« invités », comme le dénonçait Samvel Chahramanian, dernier président de la République d'Artsakh.
L’absence totale de commémoration, de discours ou ne serait-ce que de cérémonies à Yerablur (où reposent les soldats tombés pour le Haut-Karabagh) de la part du gouvernement arménien a achevé tout espoir chez les réfugiés d’Artsakh. Un an après le drame, le 19 septembre 2024, le gouvernement a délibérément choisi de ne pas commémorer la chute du Haut-Karabagh. Plus encore, la politique menée par le gouvernement de Nikol Pashynian, très pragmatique, cherche à tout prix à signer un traité de paix avec l’Azerbaïdjan, malgré la difficulté de négocier avec une dictature militariste fascisante à la suite d’une guerre perdue. Cela passe par une reconsidération de l’Histoire de l’Arménie et de son peuple. Pour la rentrée 2024-2025, les manuels scolaires ont été exemptés de toute mention du Haut-Karabagh, que ce soit sur les cartes ou dans les textes. L’Arménie abandonne définitivement ses compatriotes d’Artsakh.
Difficile de faire autrement, la rhétorique ultra violente de l’Azerbaïdjan continue de menacer l’Arménie. Dans l’état actuel des choses, un conflit ouvert entre les deux pays se solderait par de nombreux morts et sûrement par de lourdes pertes pour l’Arménie, dont le rapprochement avec l’Occident se fait lentement, au prix d’une grande partie du soutien de la Russie. Par conséquent, cette politique pousse les Arméniens d’Artsakh à la révolte : l’abandon de leur patrie par Erevan les encourage à rejoindre le mouvement et les manifestations menées par l’archevêque Bagrat Galstanyan. Des vétérans, des veuves et des blessés de guerre accompagnent les réfugiés.
L’accès est l’emploi est également très compliqué. Malgré des efforts menés par le gouvernement à ce sujet, en témoigne les aides accordées aux entreprises embauchant des réfugiés d’Artsakh, la situation est loin d’être viable pour de nombreux réfugiés. Comme le souligne très justement l’article de CivilNet du 21 mars 2024 à ce sujet, les réfugiés d’Artsakh vivaient en majorité dans des milieux ruraux, donc un mode de vie bien différent de celui d’Erevan. Offrant certes plus de perspectives d’emploi que dans le reste de l’Arménie, Erevan reste très chère comparée au reste du pays. Les réfugiés qui y vivent (la plus grande partie d’entre eux vit à Erevan comme expliqué plus tôt) sont pour la plupart dans l’impossibilité d’exercer leur profession, étant issus de milieux ruraux ou montagneux. Pour résoudre une partie non négligeable de ce problème, la construction de logements destinés aux réfugiés dans des zones rurales ressemblantes aux anciennes terres des réfugiés pourrait être une solution. Cela afin de reloger convenablement les réfugiés les plus précaires, tout en mettant à profit leurs compétences professionnelles, majoritairement agricoles, qui ne peuvent être exercées à Erevan, très urbanisée.
Un autre défi majeur de l’intégration des réfugiés d’Artsakh est le nombre très important de femmes, devant s’occuper de familles entières sans revenus suffisants. Victimes d’un manque de considération accru dans une société toujours très conservatrice, les femmes réfugiées doivent faire face à d’autant plus de discriminations. Devant assurer les besoins de leur famille, beaucoup n’ont pas le choix et ne peuvent travailler, se reposant uniquement sur les maigres allocations accordées par le gouvernement. Malgré leurs nombreux points communs, il convient de noter que les Arméniens d’Artsakh ont leurs propres codes et des traditions différentes, rendant leur intégration d’autant plus difficile.
Des moyens limités
Beaucoup de réfugiés ont pu bénéficier de quelques dons et de l’hospitalité de certains Arméniens. Pour tenter de faciliter leur intégration, le gouvernement a mis en place des allocations, évoquées plus tôt, qui restent toutefois insuffisantes pour payer un loyer à Erevan par exemple. Toutefois, plusieurs associations et organisations non gouvernementales font de leur mieux pour contribuer à l’intégration des réfugiés dans la société arménienne et pour leur accorder des conditions de vie dignes. C’est le cas de la Croix Rouge en Arménie, qui annonce aider les Arméniens d’Artsakh par divers programmes : distributions de kits de première nécessité et de nourriture, aide au logement et à l’embauche, soutien psychologique…
Malgré ces efforts, les moyens mis en œuvre sont limités et un manque de budget et d’infrastructures adéquates se fait gravement ressentir. Accueillir plus de 100 000 personnes sans ressources est un défi auquel un territoire comme l’Arménie peut difficilement faire face. Il convient de mentionner l’aide de la diaspora arménienne, qui a contribué grandement à l’aide humanitaire pendant et après le blocus de l’Artsakh. Des entreprises privées, comme Véolia Arménie et des associations comme la Fondation Aznavour, le Fond Arménien de France, la Fondation Bullukian et beaucoup d’autres, ont permis d’apporter une aide considérable aux réfugiés d’Artsakh rescapés de l’attaque militaire azérie.
Aujourd’hui en Arménie, environ une personne sur 20 est une personne réfugiée. Le défi est immense pour Erevan, dont les moyens sont très limités. L’intégration des réfugiés à la société arménienne coûte cher et le pays ne semble pas avoir les fonds nécessaires pour durablement subvenir aux besoins de cette nouvelle population. Une aide psychologique à grande échelle est nécessaire, beaucoup de réfugiés traumatisés par les événements de 2016, 2020 et 2023 sont atteints de troubles mentaux et stress post-traumatique. De plus, peu d’entre eux ont accès aux soins, or plus de 30 000 réfugiés sont des enfants, et 18 000 des personnes âgées. Sans compter les blessés de guerre qui ont perdu l’usage de certains membres.