Nous avons rencontré Tatev et Arshak au Park Hotel Artsakh, qui travaillaient sur le VERELK Business Bootcamp[1]. Après trois mois de formation intensive, ils ont lancé un Bootcamp pour les 13 équipes finalistes afin de les préparer à la session de présentation finale pour obtenir des investissements et un mentorat continu.
Tatev Petrossian et Arshak Mesrobian sont des rapatriés. Tatev a quitté la France pour s'installer en Arménie en 2018. Elle est née en Arménie, a grandi en France, a travaillé dans différents pays et a décidé de se rapatrier en Arménie il y a 3 ans. Elle y a créé une agence de conseil, REvolve Consulting.
Arshak a été rapatrié des États-Unis en Arménie en 2006 avec sa famille. Architecte de profession, il est également membre actif du parti FRA et occupe actuellement le poste de directeur exécutif du bureau des jeunes de l'FRA. Arshak était volontaire en Artsakh pendant la guerre, et après la guerre, il s'est installé à Stepanakert et y a poursuivi sa mission.
Et voici l'histoire de la reconstruction progressive de l'Artsakh d'après-guerre, qui unit l'Artsakh, l'Arménie et la diaspora.
« En janvier, nous avons lancé notre programme (FRA) pour la renaissance et le développement de l'Artsakh avec 4 domaines différents, dont la sécurité et la croissance économique. La prise de conscience que nos actions peuvent déterminer l'avenir de l'Artsakh, et l'importance d'investir dans la jeunesse de l'Artsakh pour qu'elle reste en Artsakh aujourd'hui, ont ancré nos projets. Nous avons senti que les jeunes étaient désireux de se développer et de s'améliorer. Surtout maintenant, quand il y a tant de difficultés. En admirant cet aspect et en le prenant comme base, nous avons voulu les aider à jeter toutes les bases. En tant qu'architecte, je n'aurais pas pu donner un meilleur exemple que celui-ci (sourire) » - Arshak Mesrobian.
« Nous avons entamé des recherches, en contactant différentes organisations et parties prenantes pour en savoir plus sur ce qui est réellement nécessaire et sur les domaines dans lesquels nous pouvons avoir un impact rapide. Six secteurs ont été abordés : le développement mobile, l'hôtellerie et le tourisme, l'agriculture durable, l'énergie verte, l'alimentation et les boissons, et l'agriculture innovante. Des cours fondamentaux de gestion d'entreprise et de formation financière ont rapidement vu le jour. 109 participants inscrits ont été formés, parmi lesquels 20 participants avec 13 projets ont été sélectionnés pour le pitch final pour l'investissement et le mentorat. Pendant la formation, nous avons constaté que les participants étaient heureux de travailler sur eux-mêmes, qu'ils étaient très responsables et qu'ils obtenaient d'excellents résultats. Nous avons reçu d'excellentes réactions de la part des formateurs et des participants. L'observation constante et les retours d'information des deux parties nous ont aidés à faire en sorte que le programme se développe et progresse.
L'âge moyen des participants était de 20-22 ans. Qu'il s'agisse de nouveaux arrivants ou de personnes déjà expérimentées, ils comprennent les questions et les problèmes qui doivent être abordés, les lacunes qui doivent être comblées afin d'améliorer la qualité de vie en Artsakh et de pouvoir se développer. Ils savent exactement ce dont ils ont besoin et dans quelle direction ils doivent se développer. Nous avons donc décidé de ne pas choisir combien d'entre eux recevraient un financement, mais nous avons plutôt accepté de garantir et de nous concentrer sur la qualité. Nous avons développé une carte spéciale pour ce programme, ce qui a aidé le jury à voter. Les projets qui ont reçu un financement sont passés par la troisième étape du programme - il s'agit davantage d'un accélérateur et d'un suivi par un mentor. De cette manière, étape par étape, nous essaierons de les aider à réaliser leurs rêves », - Tatev Petrossian.
Artsakh, tu n'es pas seul !
« Ne laissez pas un traumatisme émotionnel vous ramener dans votre zone de confort et vous éloigner de la réalité et des responsabilités. Si vous visitez l'Arménie, envisagez un voyage de deux jours en Artsakh. Cependant, tous les efforts sont importants ; ils pourraient n'être qu'une goutte d'eau dans l'océan si nous ne trouvons pas des moyens plus durables de les soutenir. Par exemple, soutenir la construction d'une serre peut conduire à de meilleurs résultats, plutôt que de simplement distribuer de l'argent. Développer le potentiel de gain de la communauté est ce sur quoi nous nous concentrons lorsque nous recherchons des secteurs que nous pouvons influencer », ajoute Tatev.
« L'Artsakh d'après-guerre se retrouve seul. L'incertitude, l'instabilité politique en Arménie, la sécurité d'après-guerre et les problèmes socio-économiques conduisent à la migration ; l'Artsakh pourrait être confronté à un manque désastreux d'Arméniens vivant sur leurs terres ancestrales. Et nous ne parlons pas seulement de problèmes financiers. Il est important de comprendre qu'en plus du soutien professionnel et financier à l'Artsakh, une présence physique est vitale. Les habitants ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas seuls. Vous ne pouvez ressentir ce besoin que lorsque vous êtes ici, en Artsakh. Les rapatriés qui ont déménagé ou sont restés en Artsakh après la guerre peuvent en témoigner ».
« Chez VERELK, nous ne nous concentrons pas seulement sur l'épanouissement personnel ou la fourniture d'avantages aux participants, mais nous soulignons également l'importance de la participation au développement de l'Artsakh et la valeur de la responsabilité sociale des entreprises. Cette composante devait obligatoirement être incluse dans chaque projet/entreprise/initiative qu'ils présentaient », explique Arshak Mesrobian.
VERELK : Votre thérapie d'après-guerre
« Au départ, il s'agissait d'un projet pilote, mais le succès et l'impact de VERELK sont très encourageants pour nous. Nous ne savions pas quoi faire dans la diaspora, nous organisions différentes initiatives ici et là, mais au niveau mondial, aucun d'entre nous ne savait quoi faire. Cela a changé quand je suis venue en Artsakh. Lentement mais sûrement, étape par étape, nous comptons avoir un impact considérable. En bref, VERELK est devenu ma thérapie d'après-guerre », admet Tatev.
« Je me suis rendu compte que tout est possible si l'on a de la volonté. Le mot « frustration » devrait être supprimé de notre vocabulaire. Au lieu de cela, nous devons utiliser des mots qui changeront nos vies, des mots comme résilience, volonté, travail acharné, coopération. Une fois que nous les aurons intégrés dans notre vie quotidienne, nous ne pourrons que remporter des victoires », ajoute Arshak.
« Comment s'impliquer et contribuer au projet ? C'est facile ! Nous avons besoin de formateurs professionnels, de coachs commerciaux, de développeurs de contenu qui nous soutiennent avec leurs compétences et leur expérience. Il n'est pas nécessaire d'être physiquement présent en Artsakh pour soutenir la croissance des entreprises, notamment en cas de pandémie. Donc, si vous n'avez pas l'occasion de venir en Artsakh, ne laissez pas ce fait vous mettre des bâtons dans les roues. Il suffit de nous contacter et nous trouverons une solution. Et si vous souhaitez soutenir financièrement VERELK en investissant dans nos entreprises finalistes, n'hésitez pas une seule seconde. Chez VERELK, nous avons décidé de ne pas mettre en place un système de subventions car nous avons besoin de comprendre le niveau de responsabilité des finalistes. Ils seront crédités. Nous contrôlerons leurs performances et leurs indicateurs clés de performance seront vérifiés chaque trimestre. Il ne s'agit donc pas d'un simple don, mais de la création d'un écosystème pour reconstruire l'Artsakh brique par brique ».
Source : repatarmenia.org
[1] *VERELK Business Bootcamp est un programme d'entrepreneuriat hybride initié et organisé par le département de la jeunesse de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) et la Fédération de la jeunesse arménienne d'Artsakh en coopération avec Revolve Consulting et d'autres groupes spécialisés.
