Alors que le président de l'Assemblée nationale laisse entrevoir la tenue prochaine d'un referendum sur la candidature de l'Arménie à l'adhésion à l'Union européenne, celle-ci a reconnu, le 27 juin, « l'arrêt de facto » du processus géorgien.
Par Olivier Merlet
« Je pense qu'un jour, dans un avenir proche, nous aurons ce référendum et je suis sûr que notre peuple dira oui ». C'est à la télévision lettone, à l'issue d'un voyage de deux jours dans l'État balte, que le président de l'Assemblée nationale Alen Simonyan, a prononcé, plein de confiance, cette courte phrase. La petite Lettonie, membre de l'Union européenne depuis plus de vingt ans (1er mai 2004), figure en effet comme l'un des supporters confirmés des aspirations européennes du gouvernement arménien, contre Moscou, tout comme celles de la Moldavie et de l'Ukraine « Ce qui se passe dans notre région est la même chose qu'en Ukraine » a d'ailleurs ajouté Alen Simonyan, « les acteurs sont juste un peu différents. Nous avons besoin de soutien pour une paix à long terme ».
Il y a une semaine tout juste, le 21 juin, Arman Yeghoyan, président au parlement de la Commission d'intégration européenne, déclarait pourtant, au terme de six heures de débat consacre à ce sujet, que si referendum il devait y avoir avait, il se tiendrait après et non pas avant que l'Arménie se porte ou non candidate à l'adhésion.« La majorité au pouvoir en Arménie discute effectivement sérieusement de cette opportunité, le gouvernement l'annoncera sa décision à un moment opportun, après être parvenu à une conclusion ».
Le député du Parti Civil répondait ainsi à Aram Sargsyan, président du parti "République" (non représenté au Parlement) qui réclamait lui la tenue « dans les 100 jours », de ce référendum. De même qu'Alen Simonyan hier, l'ancien Premier ministre de Robert Kocharyan, évoquait les préoccupations sécuritaires et les craintes d'une nouvelle agression azerbaïdjanaises après la COP de novembre à Bakou. « Je n'ai aucun doute de ce que cela nous apportera, tant en termes d'armement, de sécurité que de développement économique et d'investissement. Si le gouvernement me respecte un peu et m'écoute, apprécie un peu mon expérience, il organisera ce suffrage le 21 septembre, comme nous l'avons fait le 21 septembre 1991, lors du référendum sur l'indépendance ».
Referendum ou pas, le dépôt d'une candidature européenne de l'Arménie semble donc en bonne voie. Mais son succès ou son aboutissement ne dépendra pas que de la seule volonté du peuple arménien ou de son gouvernement. Hier, 27 juin, réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept pays européens ont appelé les autorités géorgiennes « à clarifier leurs intentions en renversant le cours actuel de leurs actions, qui met en péril le cheminement du pays vers l'UE, conduisant de facto à un arrêt du processus d'adhésion ».