Frontière Arméno-Géorgienne, une « compréhension commune »

Région
17.09.2024

Le premier Ministre Nikol Pashinyan est arrivé hier après-midi à Tbilissi pour une visite officielle de quelques heures au cours de laquelle il s'est entretenu avec son homologue géorgien, Irakli Kobakhidze.

Par Olivier Merlet

 

Les deux hommes se sont rencontrés en privé tout d'abord, avant d'inviter leurs délégations respectives à se joindre aux discussions. A l'issue de leurs réunions, les Premiers ministres se sont félicités du développement cohérent des relations stratégiques entre leurs pays et de l'élaboration de projets communs dans de nombreux, domaines, notamment de l'économie, de l'énergie du tourisme et de l'éducation, visant à l'expansion des relations commerciales et culturelles ainsi qu'au développement des infrastructures.

« Nos relations sont très dynamiques, les visites de haut niveau sont fréquentes et nous devons maintenir cet élan dans nos relations », a déclaré Irakli Kobakhidze. Les contacts entre les deux pays se sont effectivement multipliés ces derniers mois. Le 25 mars dernier, un peu plus d'un mois après la nomination d'Irakli Kobakhidze au poste de Premier ministre, celui-ci était reçu à Erevan pour la signature d'une déclaration sur l'établissement d'un partenariat stratégique avec l'Arménie. Dans ce cadre, le ministre arménien de la Défense, Suren Papikyan, s'est rendu à Tbilissi il y a deux semaines pour aborder les questions du renforcement de la coopération en matière de défense.

Hier, le Premier ministre Georgien a par ailleurs exprimé sa « gratitude à mon collègue le Premier ministre pour sa décision de soutenir la résolution de l'ONU concernant le retour des personnes déplacées et des réfugiés dans les régions d'Abkhazie et de Tskhinvali. Cette décision contribuera à renforcer davantage les relations entre nos deux pays ».

Nikol Pashinyan a quant à lui présenté à son homologue les derniers développements du processus de régulation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. « Je crois sincèrement que nous avons une occasion historique de mettre fin au conflit dans le Caucase du Sud et d’établir une paix durable dans notre région », a estimé Nikol Pashinyan. « La Géorgie se félicite des progrès positifs vers le règlement du conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et nous sommes prêts à jouer notre rôle pour assurer la stabilité dans la région » a une nouvelle fois proposé le chef du gouvernement géorgien.

Au cours de leurs discussions, les deux gouvernants ont également porté une attention particulière à la question de la reconnaissance des frontières communes entre l'Arménie et la Géorgie. Début avril, le vice-ministre arménien des Affaires étrangères, Vahan Kostanyan annonçait la reprise des travaux de leur délimitation, « sur la base de la déclaration d'Alma-Ata de 1991 ». Il semble toutefois que le format ni la date des futures réunions à ce sujet ne soient encore convenus : « Nous espérons que dans un avenir proche, nous assurerons des progrès pratiques également dans le cadre du processus de démarcation de la frontière entre l'Arménie et la Géorgie, dont nous avons déjà discuté et avons une compréhension commune, ce qui me semble très important ».

147 km des 219 km de frontière arméno-géorgienne auraient déjà été convenus entre les deux pays depuis leur indépendance en 1991. Les 72 kilomètres restant sont répartis en plusieurs tronçons le long desquels certains villages comme Aghvorik, frontalier de Javakhk, ou Chanakhchi et Khojorni, plus à l'est, sont établis de part et d'autre de cette frontière.