Sans répondre aux propositions de Bakou sur la tenue de pourparlers directs dans un lieu « mutuellement acceptable », l'Arménie communique sur une réelle possibilité d'établir la paix et fait valoir sa propre volonté d'y parvenir.
Par Olivier Merlet
« La responsabilité de la poursuite du processus de paix, y compris le choix d'un lieu mutuellement acceptable ou la décision de se rencontrer à la frontière de l'État, appartient aux deux pays », a communiqué le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, invitant la partie arménienne à « éviter de nouveaux retards inutiles. La stagnation des négociations ne contribue pas à la stabilité de la région ».
La semaine dernière, le président Ilham Aliyev avait rejeté toute idée de nouvelles rencontres sous médiation américaine ou européenne, si la France y participait. Ce week-end, il nuançait toutefois ses propos en se déclarant ouvert à des négociations avec l'Arménie sous l'égide de l'Union européenne, préférant avant tout des « pourparlers directs » avec Erevan.
Ce matin, 22 novembre, le ministère arménien des Affaires étrangères a répondu sous forme d'une déclaration officielle. « En dépit de toutes les complications et de tous les défis, il existe une réelle possibilité d'établir la paix entre les deux pays, qui peut être réalisée s'il existe une volonté politique des deux côtés. La partie arménienne continue de démontrer cette volonté ».
Aucune allusion n'est faite à l'absence de médiation internationale dans les éventuels pourparlers à venir ni clairement et quant à l'idée d'une rencontre à la frontière, Erevan préfère plutôt rappeler que l'Arménie avait seulement proposé d'y tenir une réunion des commissions de démarcation.
Déclaration du ministère des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan en réponse à la déclaration du ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan du 21 novembre.
La partie arménienne, réaffirmant une fois de plus la volonté politique de l'Arménie de déployer des efforts en faveur de la normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan et de l'établissement de la paix et de la stabilité dans le Caucase du Sud, a remis, le 21 novembre, la 6e édition de l'accord sur la réglementation des relations avec l'Azerbaïdjan. relations avec la partie azerbaïdjanaise.
Nous considérons qu'il convient de rappeler que si l'Arménie, après avoir reçu les dernières propositions azerbaïdjanaises, les étudiait et était prête à poursuivre les négociations sur le projet d'accord, malgré la crise humanitaire qui s'aggrave de jour en jour en raison du lourd blocus au Haut-Karabakh, le 19 septembre, l'Azerbaïdjan a mené une attaque militaire à grande échelle contre la population du Haut-Karabakh, qui a entraîné le déplacement forcé de l'ensemble de la population arménienne du Haut-Karabakh.
Ensuite, continuant à ignorer ouvertement la possibilité d'un retour au processus de paix et les efforts des partenaires internationaux dans cette direction, la partie azerbaïdjanaise n'a pas participé aux réunions au niveau des chefs d'État, d'abord à Grenade, puis à Bruxelles, dans le cadre de la Communauté politique européenne, bien que ces réunions pentalatérales et tripartites aient été préalablement convenues.
La partie arménienne a continué à travailler sur le texte de l'accord et a jugé plus efficace de le présenter à l'Azerbaïdjan lors des réunions prévues. Cependant, afin d'éviter toute tentative de paralyser le processus de négociation et de parvenir à une paix durable dans notre région, la République d'Arménie a communiqué de manière constructive ses vues sur l'accord et, comme à plusieurs reprises auparavant, a montré sa volonté de se réengager dans le processus de négociation. négociations, avec comme référence :
- la reconnaissance mutuelle et le respect de l'intégrité territoriale de chacun sans ambiguïté,
- la mise en œuvre du processus de délimitation ultérieur conformément à la Déclaration d'Alma-Ata et aux cartes soviétiques légitimes les plus récentes ;
- le débloquage des infrastructures de la région sur la base du plein respect de la souveraineté et de la juridiction des États et des principes d'égalité et de réciprocité.
La partie arménienne continue de croire qu'en dépit de toutes les complications et de tous les défis, il existe une réelle possibilité d'établir la paix entre les deux pays, qui peut être réalisée s'il existe une volonté politique des deux côtés. La partie arménienne continue de démontrer cette volonté. L'une des expressions de cette volonté est également le fait que l'Arménie a proposé à l'Azerbaïdjan de tenir une réunion des commissions de démarcation à la frontière entre les deux pays.