Le maire écologiste de Lyon à l’Alliance française pour parler… d’écologie.

Arménie francophone
13.04.2023

Pour sa troisième journée de déplacement officiel à Erevan, le 12 avril, le maire de Lyon a participé à un débat organisé à l’Alliance française sur l’importance des enjeux écologiques.

Par Allan Branger

 

Grégory Doucet et sa délégation, ont été accueillis à l’Alliance française d'Arménie par sa directrice, Suzanne Gharamyan, pour un échange - en français, bien sûr - avec des étudiants de l'Alliance et de l’Université française autour du thème des enjeux environnementaux et des mesures à adopter pour un avenir durable. Cette rencontre était organisée en collaboration avec l’ONG environnementale arménienne "Luys" et l’UFAR.

« La Terre va devenir Vénus si l'on continue sur cette lancée »,  s'est exclamée l’une des étudiantes, dès l’ouverture du débat, « on doit s’occuper de notre planète car il n’y en a qu’une ».

« Le changement climatique, est-il le plus grand problème de l’humanité ? », avait annoncé l’animatrice en ouverture de la soirée. « De l'humanité, certainement pas ! Si vous demandez aux personnes autour de vous s'il s'agit effectivement du plus grand problème dans leur vie quotidienne, elles vous répondront que non », s'est justifié le maire de Lyon, « par contre » a-t-il poursuivi, « si vous les questionnez sur l'importance qu'elles accordent à leur santé, vous obtiendrez peut-être une réponse différente ». Et l'élu écologiste d'enfoncer le clou : « Ce ne sont pas les quelques degrés en plus qui sont dangereux mais tout ce qu'ils vont entraîner : les canicules, les déplacements de populations, les maladies et même les guerres... Le changement climatique est un phénomène planétaire qu’il ne faut pas négliger, pour autant, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’occuper des autres problèmes. » a encore expliqué Gregory Doucet; après s’être excusé de ses remarques « peu joyeuses ».

« Dans des pays où il y a la guerre et des crises économiques, je pense que le changement climatique passe au second plan » a effectivement reconnu un autre étudiant, en faisant référence à l'Arménie.  

Taxer les entreprises qui ont un impact environnemental, imposer une loi pour limiter le nombre d'enfants par famille, « la Terre serait-elle meilleure sans les humains ? » , les propositions et remarques plus ou moins pertinentes ont fusé, divisant tout autant le public que le maire lui-même parfois. Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué, après chaque intervention, de présenter ses commentaires argumentés. « Il ne faut pas taxer toutes les entreprises. Taxer une petite entreprise de trois personnes, personnellement, ça ne m’intéresse pas. Les cibles primordiales sont les grandes entreprises comme Google ou Gazprom, qui elles, sont les premières responsables du changement climatique » a soutenu Grégory Doucet.

Quels changements primordiaux pour Erevan ?

Avant que le colloque ne touche à sa fin, les étudiants ont tenu à poser une dernière question au maire écologiste de Lyon, un conseil pour leur ville et leur pays : « Quels changements pourraient être effectués, ici à Erevan, pour que la ville soit plus verte ? » Sur l'exemple de sa ville, Lyon, qui a réduit de 10 % l’utilisation de la voiture dans la métropole, et au contraire, augmenté de 10 % l’utilisation des transports en commun, le maire a jugé que la mise en place de pistes cyclables et l'amélioration du réseau de transports en commun pourraient considérablement réduire les embouteillages d’Erevan, et donc, par la même occasion, la pollution. « Plus l’on créé de routes, plus il y a de voitures » a-t-il encore expliqué. Soulignant la nécessité de « végétaliser » les capitales du monde entier, il a déclaré : « si l’on se promène ensemble dans la ville, je peux vous montrer un tas d’endroits où planter des arbres. Selon une étude, il faudrait environ 10 m2 de verdure par habitant afin d’avoir une population heureuse. Si à Lyon, on a pu remplacer des places de parking par des espaces verts, à Erevan, c’est sans doute aussi possible ! ».

Grégory Doucet a conclu la rencontre en expliquant à ces jeunes que l’avenir écologique et durable de l’Arménie était entre leurs mains qu’il était de leur devoir de s'en préoccuper; davantage concernés sans doute que les générations passées.