Le coup d'envoi des 18e Abricots d'Or a eu lieu dimanche 3 octobre, au cinéma Moskva de la rue Abovyan.
Par Olivier Merlet
La poétesse Sona Van à son bras et coiffé de son éternel feutre noir, le cinéaste Harutyun Khachatryan, directeur général de l'évènement a lentement gravi les marches et officiellement ouvert cette édition 2021 du festival international du film d'Erevan.
Susanna Harutyunyan et Mikael Stamboltsyan, célèbres critiques et co-fondateurs de l'Abricot d'or se tenaient sur scène à ses côtés, tandis que dans la salle, de nombreuses personnalités arméniennes mais aussi internationales faisaient le bonheur des photographes. On y a remarqué entre autres le compositeur Robert Amirkhanyan, Kornel Mundruzco réalisateur hongrois et président du jury, le producteur français François d’Artemare ou encore Philippe Jalladeau, créateur d'un autre festival, celui des 3 continents, dont la 43e édition se tiendra à Nantes, en France, en novembre prochain.
La star incontestée de la soirée venait cependant d'outre-Atlantique. Paul Schrader, invité d'honneur du festival, s'est en effet vu remettre le prestigieux "Parajanov Thaler" pour l'ensemble de sa carrière et sa grande contribution au cinéma international. "American Gigolo", "Mishima", "La dernière tentation du Christ", ce maitre du septième art enchaîne les succès depuis plus de 40 ans, en tant que réalisateur mais aussi co-scénariste aux côtés de Brian De Palma, Spielberg, Pollack, ou Martin Scorsese, dont le Taxi Driver sera d'ailleurs projeté en drive-in au cinéma Riverside le 6 octobre.
10 films sont en compétition cette année dans la catégorie internationale, dont le franco-portugais "Le dernier bain", de David Bonneville et "A new old play", du réalisateur chinois Qiu Jiongjiong, déjà récompensé par un prix spécial au festival du cinéma d'auteur de Locarno en Suisse. Un Panorama régional présentera quant à lui les productions eurasiennes et moyen-orientales, parmi lesquelles 15 courts-métrages en lice pour le "Cœur d'abricot" ("Apricot stone"), dont le très attendu ”Deux enfants dans la guerre" du photographe réalisateur franco-arménien David Pouzoumian. Tourné à Talish, petit village du Karabakh, entre janvier et novembre 2020, ce reportage magnifique et bouleversant retrace le destin de deux amis, deux enfants d’à peine 10 ans, que la guerre contraint à l'exil une nouvelle fois après avoir déjà fui les bombardements de 2016. Ce documentaire avait été présenté sur la chaine de télévision franco-allemande Arte en décembre 2020.
A l'occasion de ce 18e festival de l'Abricot d'or qui fermera ses portes le 10 octobre, de nombreuses autres projections, avant-premières et tables rondes se poursuivront tout au long du mois aux Cinémas Moskva et Riverside, à la Maison du cinéma rue Vardanants ainsi qu'à l'Ugab, rue Melik Adamyan.