A l’occasion de la commémoration du 106e anniversaire du génocide des Arméniens et à l’invitation du Président de l’Assemblée nationale arménienne, une délégation sénatoriale française conduite par le président du Sénat Gérard Larcher et comprenant Bruno Retailleau (LR), Patrick Kanner (SER), Hervé Marseille (UC), Éliane Assassi (CRCE), Guillaume Gontard (EST), le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Christian Cambon (LR), et le président du groupe France Arménie, Gilbert-Luc Devinaz (SER), a effectué une visite officielle en Arménie.
Lors de cette visite commémorative, les sénateurs sont allés à la rencontre des étudiants de l’Université française en Arménie.
Le recteur de l’UFAR, prof. Bertrand Venard a accueilli les sénateurs et les étudiants en présentant les grands enjeux et les impressionnantes statistiques de l’université. Le recteur a particulièrement tenu à mettre en valeur le rôle de cet établissement universitaire dans la formation de lélite arménienne, en mettant un accent aussi sur le taux très élevé de féminisation de l’université et sur le haut niveau d’employabilité.
Le président du Sénat Gérard Larcher a pris la parole pour présenter l’ensemble de sénateurs et les présidents de groupes qui s’étaient engagés « à présenter et à voter une résolution de solidarité, de soutien, d’ouverture de perspective pour la paix » en novembre 2020, pendant une période très difficile pour la région et pour l’Arménie en particulier, car « la relation entre l’Arménie et la France s’inscrit bien dans la dimension du cœur », sans, oublier, bien évidemment, « les dimensions de la raison, de la langue, et la dimension de cette histoire partagée des rois français et arméniens ».
L’un des moments émouvants de la rencontre fut la prise de la parole d’un étudiant qui vient de terminer son service militaire et qui semble avoir repris le cours normal de la vie estudiantine. Ce retour a été réussi grâce au programme PREMS’ (plan de réintégration des étudiants ex-militaires vers le succès) élaboré par l’UFAR à la proposition du recteur, afin d’assurer la réintégration des étudiants, un programme cohérent avec une valeur forte de cette université : l’intégrité. Sa question portait sur l’avenir incertain de beaucoup de ses camarades militaires, aujourd’hui détenus par l’Azerbaïdjan en tant que prisonniers de guerre.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est exprimé en tant qu’officier de réserve. « A travers cette question, je pense ému à toute la jeunesse de toute l’Arménie et aux 7000 jeunes Arméniens tombés pour leur patrie ou blessés ».
La solution d’un tel problème n’est pas dans les prérogatives du Sénat. En effet, les sénateurs dans les régimes démocratiques ne disposent pas des mêmes moyens que les gouvernements et les présidents. Par contre, le Sénat dispose de « cette capacité d’être un aiguillon, de rappeler sans cesse au gouvernement sa route, son devoir et son chemin ». Ainsi, le sénateur a souligné : « J’ai moi-même posé cette question au président de la République, pour savoir comment nous pouvons concrètement aider nos amis arméniens à la libération des prisonniers qui sont encore maintenus en Azerbaïdjan. L’Arménie a, elle-même, respecté les conditions du cessez-le-feu et a rendu la liberté aux prisonniers au lendemain de la signature. L’Azerbaïdjan fait différemment. Nous allons utiliser tous nos moyens, quels qu’ils soient. Nous allons régulièrement aux Nations unies. J e siège moi-même à l’OTAN, où la Turquie siège. Partout, nous portons ce message d’humanité et du respect des règles internationales pour faire en sorte qu’une solution puisse être trouvée concrètement ».
L’une des interrogations fortes soulevées lors de la rencontre était celle sur la résolution du Sénat français qui a demandé au gouvernement de procéder à la reconnaissance du Haut-Karabagh et à « se servir de cette reconnaissance comme un levier pour aboutir à une solution de paix durable ». Sur cette question, M. Gérard Larcher a passé la parole au président Cambon qui a tenu à affirmer que le Sénat de la République française a été l’un des premiers au monde à élaborer une telle résolution et à la faire voter par la quasi-totalité des sénateurs. Le président Cambon a tenu à souligner : que « cette résolution a été commentée, par de nombreux pays, en tant qu’un élément pouvant faire bouger les choses et permettant de développer un dialogue pour aboutir à une paix durable».
La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère très chaleureuse, les sénateurs se montrant d’une sensibilité particulière envers les étudiants arméniens et vice versa.
L’Ambassadeur de France, M. Jonathan Lacôte a tenu à mentionner la grande importance du parlement dans la relation bilatérale entre les deux pays, et à souligner le sentiment très positif vis-à-vis de la France en Arménie.
Son Excellence a également témoigné de sa fierté de disposer, en tant que l’Ambassadeur de France en Arménie, de l’UFAR comme « un instrument fondamental pour le développement de la relation entre l’Arménie et la France ». Il a souligné son entière confiance dans le Recteur d’atteindre les objectifs ambitieux de l’UFAR, notamment de former une élite arménienne qui reste en Arménie..
À la fin de la conférence, le président du Sénat français a décerné une médaille d’or au recteur de l’UFAR. La visite des sénateurs s’est terminée devant les portraits des 11 jeunes soldats étudiants tombés à guerre. En leur hommage et mémoire, le recteur, très ému, a demandé aux présents d’observer une minute de silence.