L'Azerbaïdjan a déclaré la guerre à l'UNESCO

Région
18.02.2021

À la suite de la récente guerre sanglante déclenchée contre l'Artsakh, la protection du riche patrimoine historique et culturel arménien dans les territoires sous contrôle azerbaïdjanais est devenue un défi pour la communauté arménienne et internationale. Le groupe de Minsk de l'OSCE ainsi que l'UE, ont souligné l'importance de la protection de l'héritage chrétien arménien dans les territoires sous contrôle azerbaïdjanais et a soutenu la participation de l'UNESCO à ce processus.

Le 20 novembre dernier, la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a constaté la nécessité de protéger les monuments du Haut-Karabakh et l’inadmissibilité des tentatives de déformation de leur identité. Dans sa déclaration, elle a proposé d'envoyer une mission d'assistance technique dans la région. La proposition de la directrice générale a été approuvée par les États membres de l'organisation, comme le reflète la déclaration publiée le 11 décembre 2020 par le Comité de l'UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

L'inquiétude exprimée par la communauté internationale est compréhensible et naturelle, étant donné l'attitude des autorités azerbaïdjanaises à l'égard du patrimoine culturel arménien, qui est sous leur contrôle depuis de nombreuses années. Le monde entier connaît la façon dont les autorités azerbaïdjanaises ont agi entre 1997 et 2006. Ils ont détruit des monuments historiques arméniens sur le territoire du Nakhitchevan : 89 églises médiévales, 5 840 khachkars et 22 000 pierres tombales. Il est déplorable de constater qu’à l’époque, la communauté internationale n'a pas pris de mesures suffisantes pour empêcher cette barbarie.

Outre la destruction physique des monuments arméniens, les « scientifiques » azerbaïdjanais sous l'ordre des autorités azerbaïdjanaises poursuivent leurs tentatives d'appropriation du patrimoine historique et culturel arménien, en niant son identité arménienne et en répandant des thèses anti-scientifiques sur leur prétendue identité « albanaise ». Sans entrer dans les détails de cette hypothèse anti-scientifique de l'Azerbaïdjan et de l'attitude de la communauté universitaire internationale à son égard, il convient de noter que les autorités azerbaïdjanaises l'utilisent à des fins politiques, répandant publiquement des mensonges d'un niveau d'absurdité élevé. Cette politique des autorités azerbaïdjanaises viole ouvertement les dispositions de la résolution 2347 du Conseil de sécurité des Nations unies de 2017, qui déclare sans équivoque que le patrimoine culturel ne peut être dénaturé, risquant ainsi de provoquer un nouveau conflit (... les tentatives de nier les racines historiques et la diversité culturelle peuvent alimenter et exacerber les conflits, empêcher la réconciliation nationale après un conflit, compromettre la sécurité, la stabilité, la gouvernance, le développement social, économique et culturel des États touchés).

Le régime d'Aliyev, qui a commis l'un des plus grands génocides culturels de notre époque en utilisant les méthodes terroristes de l'État islamique, non satisfait de la guerre sanglante déclenchée dans le Haut-Karabakh sur la base de la haine ethnique et raciale, a maintenant lancé une guerre contre l'UNESCO, l'empêchant de remplir sa mission de protection du patrimoine culturel de l'Artsakh. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et les médias qui le servent ont vivement critiqué l'UNESCO, accusant l'organisation de « partialité qui sert les intérêts d'autres pays ». Il convient de noter qu'une telle politique des autorités azerbaïdjanaises n'est pas récente. À un moment donné, sous divers prétextes, ils ont également entravé les visites des missions de l'UNESCO, du Parlement européen et du Conseil de l'Europe au Nakhitchévan, essayant ainsi de cacher toute la criminalité. Actuellement, l'obstruction par l'Azerbaïdjan des visites de missions en Artsakh laisse raisonnablement soupçonner que les autorités azerbaïdjanaises, à l'instar du Nakhitchévan, préparent un autre vandalisme culturel à grande échelle dans le prolongement de la politique de nettoyage ethnique des Arméniens en Artsakh et d'élimination de la présence arménienne. Pendant la guerre de 2020, le 8 octobre, l'armée azerbaïdjanaise a tiré deux fois des roquettes sur le temple du Saint-Sauveur à Chouchi. Après la signature de la déclaration trilatérale par le Premier ministre de la République d'Arménie, le Président de l'Azerbaïdjan et le Président de la Russie et la cessation des hostilités, les militaires azerbaïdjanais ont fait sauter le dôme et le clocher de l'église St. Jean le Baptiste (Kanach Jam) à Chouchi. Cette pratique criminelle des autorités azerbaïdjanaises se poursuivra, à moins que des mesures appropriées ne soient prises par l'UNESCO et d'autres organisations internationales spécialisées.

Il est à noter que les autorités azerbaïdjanaises ont également ciblé la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay. La raison est compréhensible, puisque Azoulay, contrairement à sa devancière Irina Bokova, n'a pas été impliquée dans des scandales de corruption suspects avec les autorités azerbaïdjanaises, défendant l'impartialité de l'UNESCO et la mission universelle de protection du patrimoine culturel. En conséquence, les autorités de l'Azerbaïdjan, qui figure parmi les pays les plus corrompus dans les classements internationaux, sont « contrariées » de ne pas avoir réussi à impliquer l'UNESCO dans leur « jeu » et à promouvoir leur faux programme.

Le régime azerbaïdjanais n'a cessé de parler de son multiculturalisme imaginaire, tout en détruisant le riche patrimoine culturel arménien et en encourageant la haine ethnique contre le peuple arménien. Il est intéressant de mentionner que la première vice-présidente du pays, Mme Aliyeva, est l'ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO. L'obstruction des activités de l'UNESCO dans l'Artsakh a été le dernier exemple en date d'exposition de la fausse image « tolérante et multiculturelle » de l'Azerbaïdjan. Il est déjà impossible d'induire la communauté internationale en erreur ; la politique culturelle de génocide menée par les autorités azerbaïdjanaises est un fait bien connu.

Source: radiovan.fm