Le Premier ministre a répondu le 10 avril aux préoccupations iraniennes craignant de voir le Sud-Caucase devenir une arène de compétition géopolitique entre puissances extrarégionales.
Par Olivier Merlet
Réagissant à la réunion tripartite de Bruxelles entre l'Arménie, les États-Unis et l'Union européenne à Bruxelles le 5 avril dernier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a fait valoir hier les positions de son pays sur l'évolution du paysage politique régional au Sud-Caucase.
« La République islamique d'Iran estime que le Caucase du Sud ne doit pas devenir une arène de compétition géopolitique », a-t-il dit, rappelant que l'Iran avait « à maintes reprises » appelé l’Azerbaïdjan et l’Arménie à résoudre leurs différends par le dialogue. Le porte-parole a plutôt recommandé « d'utiliser la capacité des structures régionales, y compris le mécanisme consultatif 3+3, pour un règlement pacifique. Les différends doivent être résolus, la paix et la stabilité consolidées et la coopération renforcée sur la base des avantages mutuels ».
Soucieux de rassurer le seul allié des voisins de l'Arménie, Nikol Pashinyan lors de son intervention d'hier à l'Assemblée nationale, a évoqué à son tour les relations entre l'Arménie et l'Iran qu'il a qualifié de « spéciales », faites « d'anciennes traditions d'État et basées sur des avantages naturels. Dans le même temps, nous ne comparons pas nos relations avec l’Occident à nos relations avec l’Iran, nous ne les avons pas opposées et nous ne le ferons pas. Leur perception dans un cadre géopolitique relève d'une problématique assez complexe, mais qui peut être résolu en construisant une politique étrangère basée sur la logique de la souveraineté, et certaines nuances seront certainement visibles ».