En marge des cérémonies de panthéonisation de Missak Manouchian le 21 février à Paris, le Premier ministre s'est entretenu au palais de l'Élysée avec le président Français.
Par Olivier Merlet
Les deux chefs d'État ont ensuite prononcé une déclaration commune par laquelle Emmanuel Macron a voulu d'emblée marquer la proximité de leur relation en remerciant « le Premier Ministre, Cher Nikol, d'être à Paris aujourd'hui en ce jour important ».
Son discours est toutefois resté très convenu, réaffirmant une fois de plus, par ses mots, le soutien indéfectible « de la France à l'Arménie, à son indépendance, à son intégrité territoriale, à son cours démocratique, et au fond, à son aspiration à la paix ». Reprenant d'ailleurs les propositions arméniennes sur la délimitation des frontières et le retrait-miroir des forces armées le long de celles-ci, il a souligné qu'il importait, « pour un travail de bonne foi », que « l'Azerbaïdjan lève toute ambiguïté s'agissant du respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie et en particulier toute ambiguïté sur les cartes de référence ».
Le président français a également appelé l'Azerbaïdjan à mettre en œuvre l'ordonnance de la Cour internationale de justice du 17 novembre 2023 qui exige de lui de veiller à ce que « toute personne qui aurait quitté le Haut-Karabakh après le 19 septembre 2023 et qui souhaiterait y retourner, soit en mesure de le faire en toute sécurité, librement et rapidement ».
Emmanuel Macron a enfin assuré de la poursuite de la coopération française dans l'appui « au développement des infrastructures stratégiques pour la résilience de l'Arménie ». Elle concerne bien sur le domaine de la Défense, il l'a rappelé : « [La France] a donné son accord à la conclusion de contrats pour la livraison de matériel militaire à vocation défensive et la France continuera à agir dans ce domaine dans un esprit de responsabilité et sans volonté d'escalade ». Le chef de l'État français souhaite d'ailleurs y associer l'Union européenne, précisant que des discussions sont en cours pour que l'Arménie bénéficie de la facilité européenne de paix (FEP), un mécanisme financier lui conférant la capacité légale et effective à consolider les capacités militaires de pays tiers.
Nikol Pashinyan, dans sa propre déclaration, a longuement remercié le président Macron pour son invitation aux cérémonies de panthéonisation de Missak Manouchian en soulignant le « lien émotionnel profond » qui unit les deux pays. Le Premier ministre en a ensuite évoqué la nature politique et économique, se félicitant de leur « approfondissement » et tenant à souligner la contribution du président français « à la création d'un environnement favorable autour de l'Arménie ».
Revenant à son tour sur le terrain de la défense et des accords d'armement passés avec la France, Nikol Pashinyan a mentionné les critiques à cet égard et répété que « la République d’Arménie reconnaît l’intégrité territoriale de tous ses voisins. Le développement [de ses] capacités de ne peut inquiéter personne », a-t-il déclaré, « notre seule tâche est de parvenir à un juste équilibre dans la région et uniquement de protéger le territoire, les frontières, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la République d'Arménie, légitime, souveraine et reconnue par la communauté internationale ».
Nikol Pashinyan a enfin profité de sa réception en France et de son intervention dans les salons de l'Élysée pour renouveler sa propre invitation à Emmanuel Macron « à visiter la République d'Arménie dans le cadre d'une visite d'État ».
