Réuni en session hebdomadaire le 25 juillet, le gouvernement a approuvé l'octroi d'un prêt de la Banque eurasiatique de Développement pour la construction du tunnel de Kajaran dans la Province du Syunik.
Par Olivier Merlet
L'Arménie a donc obtenu de la Biélorussie, du Kazakhstan, de la République kirghize, de la Russie et du Tadjikistan, les cinq autres membres du Fonds eurasien pour la Stabilisation et le Développement dont elle fait partie, le financement du projet de construction du tunnel de Kajaran dans le Syunik qu'elle mène depuis 2018. Annoncé depuis à plusieurs reprises (un accord avait été signé avec des sociétés iraniennes en 2022 pour un démarrage des travaux en 2023), il restait à trouver les fonds pour mener à bien sa réalisation.
Ils seront donc octroyés à hauteur de 200 millions de dollars, via ce Fonds eurasien, émanation de la Banque eurasiatique de Développement. Celui-ci avait déjà alloué 100 millions de dollars début mai cette année, en soutien au programme de réformes économique mis en place par le gouvernement arménien.
Le tunnel de Kajaran est prévu pour couper une portion particulièrement sinueuse et difficile de la route actuelle, la M2, qui relie Kapan et Meghri, empruntée chaque jour par des norias de camions. Il s'agit en fait du fameux "corridor Nord Sud" reliant l'Iran et les ports du Golfe persique à ceux de la Mer Noire en Géorgie, via Meghri, Goris, Erevan, Gyumri et le poste frontière de Bavra en Arménie. Son aménagement représente un enjeu capital pour le pays qui dépasse de loin ses seuls intérêts, assurant la connectivité du transport et du commerce international depuis la Chine jusqu’à l'Est de l'Europe et vice-versa.
Le projet de Kajaran prévoit le percement sur 7 kilomètres à travers la montagne de deux voies de 9 mètres de large, équipées de matériel moderne et répondant aux normes internationales en matière d'éclairage, de ventilation et de sécurité. Il comprend également l'aménagement de quatre kilomètres de chaussée d'accès à l'ouvrage d'art. Son objectif est d'augmenter le trafic potentiel sur cet axe stratégique mais aussi de réduire les accidents sur ce tronçon, sa construction devrait durer 6 ans (72 mois sur contrat).
Au cours de la session gouvernementale d'hier, Gnel Sanosyan le ministre de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures a également évoqué l'avancement des autres travaux en cours sur la route M2, notamment dans sa partie ouest, entre Erevan et Gyumri. 80 kilomètres de chaussée sont actuellement en cours de réfection qui devrait être achevée en 2025. Gnel Sanosyan reconnait toutefois faire porter les efforts sur la partie sud de l'axe, d'Agarak à Sisian « 214 kilomètres en phase active de construction, le plus grand projet routier en Arménie ».
