Elles sont professeur, journaliste, chercheuse, politicienne... Naïra, Ani, Constance, Thénie et les autres ont l'amour de la langue française en partage. Le Courrier d'Erevan les a rencontrées et leur a laissé la parole. Elles nous racontent leur histoire, en français dans le texte, simple et extraordinaire. Portraits de femmes, exemplaires, touchantes, dérangeantes, une autre image de l'Arménie.
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« Il vaut mieux allumer une bougie dans l’obscurité que maudire mille fois les ténèbres ». C’est la devise de vie d'Anna Unupoghlyan, une éternelle optimiste. Actuellement responsable des projets en français auprès de la fondation KASA, Anna s’est liée à la francophonie dès le début de sa carrière professionnelle.
Par Lusine Abgarian
Un professeur n’est jamais ordinaire, il est extraordinaire !
Professeur de français au lycée de Gyumri, psychologue de formation, Anna avait pris goût au travail avec les enfants. Le métier de professeur qu'elle qualifie « d'extraordinaire, jamais ordinaire » l’a à ce point ''enchaîné'' qu’elle se lance dans les méandres de cette profession pour en devenir formatrice. Le défi qu'Anna s'était fixé d'accompagner ses collègues sur le chemin de leur perfectionnement dans le métier, son engagement personnel lui a permis de le relever et de rejoindre, plus tard, le Groupement des éducateurs sans frontières (le GREF).
Entre francophonie et développement socio-éducatif
« Lorsqu’on travaille avec amour, conviction et dévouement, ce n’est plus une obligation, c'est un mode de vie », énonce Anna, évoquant les multiples activités qu’elle exerce aujourd’hui après avoir trouvé sa juste place au sein de la famille KASA. C’est son expérience en matière de promotion de la francophonie qui l'a amené à intégrer cette fondation.
La francophonie n'est plus désormais un médium de sa profession, mais un "modus vivendi". Ses valeurs, selon Anna, sont avant tout celles de l’humain : « En transmettant ces valeurs je reçois. En partageant, j’apprends, en échangeant, je m’enrichis », affirme-t-elle avec conviction.
Anna œuvre aussi aujourd’hui pour la mise en place et le développement des projets socio-éducatifs pour enfants et adolescents au sein de KASA. Comme elle le souligne, c’est avec un enthousiasme particulier qu’elle s’engage dans ce travail avec des jeunes, en leur offrant des pistes de réflexion, en leur ouvrant des horizons et en les accompagnant dans la réalisation de leurs multiples initiatives. « Je répète souvent cette idée : si tu ne veux pas travailler, occupe-toi de ce qui te rend heureux et que tu admires ».
C’est exactement le cas de cette femme profondément humaniste et passionnée. Son dévouement à la francophonie dépasse le cadre de la fondation. Elle réserve une partie de son temps pour des activités de volontariat, notamment dans le cadre de la Commission des langues et des diversités culturelles de l’Organisation internationale de la francophonie auprès de laquelle KASA est également accrédité.
« J’apprécie en particulier le fait d’être centré sur l’humain, le principe de l’égalité, les possibilités de coopération et la liberté dans le travail. L’opportunité de développement personnel et professionnel, la diversité dans l’unité, si on peut le formuler ainsi ». C’est par ces mots qu'Anna résume ses activités professionnelles diverses et variées. Des activités qui sont désormais étroitement liées à sa vie privée, ainsi qu'elle en témoigne. Et les projets qu’elle dirige aujourd’hui, apportent, selon elle, « l’amitié et le partage, la coopération et la solidarité, mais avant tout, l’amour envers la vie ».