Nikol Pachinian : l'attaque de l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh sera perçue comme une attaque contre l'Arménie

Actualité
15.02.2020

« La déclaration « Le Karabakh est l'Arménie, point final ! » a une explication très claire et concrète », a déclaré lors de sa visite officielle en Allemagne le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, s'exprimant à la Fondation Friedrich Ebert.

Après le discours, Pachinian a répondu aux questions des personnes présentes, y compris des experts azerbaïdjanais.

Abordant la question du Haut-Karabakh, Pachinian a souligné qu'il était impossible de résoudre le problème par des approches unilatérales. Selon lui, même si les autorités arméniennes prennent des mesures unilatérales, cela ne résoudra pas le problème, mais l'aggravera.

« L'Azerbaïdjan aime beaucoup parler des territoires, mais il est très important de comprendre qu’il s’agit d'une zone de sécurité, et ceci dans un pays où les personnes sont héroïsées pour avoir tué un Arménien. Je ne sais pas si vous êtes au courant qu’en 2004, dans le cadre d’une formation de l’OTAN à Budapest, un officier azerbaïdjanais qui a tué un officier arménien dans son sommeil (Gurgen Margaryan - ndlr), a reçu le titre de héros dans sa patrie pour cet assassinat … »

La zone de sécurité dont parle l’Azerbaïdjan a été constituée précisément pour des raisons de sécurité, de sorte que plus jamais les forces armées de la République d'Azerbaïdjan ne puissent tirer sur les habitations, obligeant les civils, les enfants à rester confinés dans des caves les années durant ».

Lorsque l'Azerbaïdjan parle de territoires, nous pensons à une zone de sécurité. Et ni la République d'Arménie ni la République du Haut-Karabakh ne sont prêtes à faire des concessions au détriment de la sécurité, tout comme nul autre pays. Autrement dit, la solution de cette situation ne peut être associée qu'à des garanties de sécurité qui n'existent pas et n’ont jamais existé. Et leur absence a créé la situation actuelle. Quant à ma déclaration selon laquelle le Karabakh est l'Arménie, elle a une explication très simple et concrète : nous percevrons l'attaque de l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh comme une attaque contre la République d'Arménie. La République d'Arménie est la garante de la sécurité du Karabakh. Et cela veut tout dire », a expliqué Pachinian.

Selon lui, il n'a constaté aucune mesure constructive de la part de l'Azerbaïdjan dans le processus de négociation au cours des 18 derniers mois. Cependant, d'autre part, Pachinian apprécie l'accord conclu avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev pour réduire la tension sur les lignes de front, grâce auquel il a été possible de réduire le nombre de soldats tués, et ceci des deux côtés.

« Depuis septembre 2018, date de notre première rencontre, la tension sur la ligne de contact dans la région a considérablement diminué. Et j'espère qu'à la suite de discussions constructives, nous serons en mesure non seulement de maintenir cette stabilité relative, mais aussi de progresser vers un règlement juridique du conflit », a conclu le Premier ministre arménien.