Deux jours après la passe d'armes (à fleuret moucheté) des ministères russes et azerbaïdjanais sur la situation au Karabagh, le vice-ministre russe des Affaires étrangères rencontre l'Ambassadeur azerbaïdjanais et semble confirmer un certain retour d'attention de Moscou vis-à-vis des affaires du Sud-Caucase.
Il n'est pas précisé s'il a été "convoqué", selon la formule diplomatique en usage, ou s'il s'est agi d'un simple entretien, toujours est-il que l'organe de la diplomatie russe rapporte la rencontre et la conversation d'Andrei Rudenko, vice-ministre, avec Polad Bulbuloglu, l'ambassadeur d'Azerbaïdjan auprès de la Fédération de Russie.
« La réunion s'est déroulée dans une atmosphère mutuellement respectueuse et constructive » "rassure", en conclusion, le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Elle était cependant consacrée à la situation dans le Caucase du Sud, et au «processus de réconciliation entre Bakou et Erevan», au cours de laquelle les autorités russes ont confirmé « la nécessité du déblocage complet et immédiat du corridor de Latchine […] ainsi que de la création de conditions pour la vie normale soutien du Haut-Karabakh ».
Les mêmes propos avaient entraîné une vive réaction de Bakou qui exprimait son « incompréhension et [sa] déception », les jugeant « incompatibles avec la déclaration sur la coopération mutuelle ».
Le nouveau communiqué publié par Moscous souligne que « la Fédération de Russie a toujours traité et traite l'intégrité territoriale de la République d'Azerbaïdjan avec respect, est pleinement attachée à l'esprit et à la lettre de la Déclaration bilatérale sur la coopération alliée. Dans le même temps, cela n'annule pas la tâche de promouvoir globalement le processus de normalisation arméno-azerbaïdjanais, de résoudre toutes les questions à l'ordre du jour, y compris la garantie des droits et de la sécurité de la population du Haut-Karabakh, exclusivement par des méthodes politiques et diplomatiques pacifiques ».