Lors de la session d'hier, l’Arménie a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU convoqué à sa demande d’exiger de l’Azerbaïdjan de lever le blocage du couloir de Latchine, ainsi que d'y déployer une mission d’enquête.
Le représentant de l’Arménie, Mher Margaryan, a souligné que l’Azerbaïdjan avait lancé une campagne massive dans le corridor de Latchine. L’Azerbaïdjan a ciblé 120 000 personnes en organisant le blocus illégal du corridor de Latchine dit-il, sous un faux prétexte. Au moins 1 100 citoyens ne peuvent pas rentrer chez eux, des enfants ont été séparés de leurs parents et de leur famille et la fourniture de services de santé et sociaux a été interrompue, entraînant des situations potentiellement mortelles.
Mher Margaryan a également rappelé la suspension par l’Azerbaïdjan de l’approvisionnement en gaz de l’Artsakh pendant plusieurs jours, ce qui a affecté les activités des écoles, privant les enfants du droit à l’éducation.
"La situation alarmante au Haut-Karabakh est sur le point de devenir une catastrophe humanitaire. Malgré les efforts des forces de maintien de la paix, les négociations des autorités du Haut-Karabakh avec la partie azerbaïdjanaise, qui visent à rétablir le fonctionnement sûr et ininterrompu du corridor, n’ont abouti à ce jour à aucun résultat. La nature coordonnée des opérations de l’Azerbaïdjan, y compris les incidents antérieurs ciblant des civils et des infrastructures, est une preuve supplémentaire que la fermeture du corridor de Latchine est en fait une opération pré-planifiée par les autorités azéries pour causer des dommages aux civils et des destructions à grande échelle au Haut-Karabakh », a déclaré le représentant de l’Arménie à l’ONU.
Toute référence aux préoccupations environnementales n’est qu’un faux prétexte pour justifier de priver la population du Haut-Karabakh de ses moyens d’existence et de lui nier ses droits fondamentaux dit-il.
Le représentant de l’Arménie a souligné que l’Azerbaïdjan a l’une des cotes les plus basses de la démocratie, comme en témoigne l’histoire de la répression des manifestations, punissant des dizaines de prisonniers politiques. « L’idée que des militants de la société civile là-bas puissent mener une campagne d’une telle ampleur et d’une telle inclusion sans les conseils et le soutien des autorités de l’État n’est pour le moins pas convaincante », a-t-il déclaré.
« Le blocage en cours du corridor de Latchine n’est pas un incident isolé, c’est une fois de plus la preuve d’une violence systémique, dirigée par les autorités azerbaïdjanaises, dont le but est de soumettre la population du Haut-Karabakh à un nettoyage ethnique », a affirmé Mher Margaryan qui a souligné que si l’Azerbaïdjan est intéressé par une évaluation indépendante de la situation environnementale, alors la possibilité de déployer une mission d’enquête de l’ONU pour étudier la question devrait être envisagée.
Les affirmations de l’Azerbaïdjan selon lesquelles il a résolu le conflit du Haut-Karabakh et même aboli le nom du territoire habité par les Arméniens pendant des milliers d’années sont des preuves évidentes qu’il existe des signes d’une politique génocidaire délibérée dit Mher Margaryan qui a considéré la poursuite de l’implication de la communauté internationale comme le seul moyen possible de garantir les droits et la sécurité du peuple du Haut-Karabakh.
« Nous appelons le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures pour exiger que l’Azerbaïdjan respecte pleinement les dispositions de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020 et lève immédiatement et sans condition le blocus du corridor de Latchine, supprimant tous les obstacles à l’organisation sûre et sécurisée de communication de transport, ainsi que le déploiement d’une mission d’enquête dans le corridor de Latchine et au Haut-Karabagh, pour évaluer la situation humanitaire locale, assurer un accès sans entrave aux agences des Nations Unies à des fins humanitaires au Haut-Karabagh. L’Arménie appelle le Conseil de sécurité à s’acquitter de son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales, à prendre les mesures appropriées et à condamner sans équivoque les actions agressives de l’Azerbaïdjan, qui constituent une menace existentielle pour le peuple du Haut-Karabakh, pour son droit de vivre librement et avec dignité, sans crainte d’agression extérieure », a conclu le représentant de l’Arménie à l’ONU.