Tigran Avinyan, candidat du "Contrat Civil", Hayk Marutyan du "Progrès National" et Mane Tandilyan, tête de liste du parti "Un pays à vivre", sont les trois favoris des élections au Conseil des Anciens d'Erevan qui se tiendront à Erevan dimanche 17 septembre.
Par Olivier Merlet
Au contraire des hurlements de haut-parleurs sur le toit des voitures des militants qui sillonnent la ville, la campagne électorale pour les élections municipales d'Erevan reste relativement discrète dans les journaux et médias du pays. Pourtant, les élections au Conseil des Anciens d'Erevan qui auront lieu ce week-end, celles du maire de la capitale, revêtent cette année une grande importance, on ne peut plus nationale.
Tigran Avinyan, ex-vice-Premier ministre et candidat du "Contrat civil', le parti de Nikol Pashinyan, est donné grand favori. Ce dernier lui a d'ailleurs réaffirmé dernièrement son soutien actif et devait participer ce jour à une longue marche à ses côtés, du musee d'Erebuni à l'hôtel de ville d'Erevan.
Mais justement, le traitement de la situation au Karabagh, la gestion de la crise aux frontières et les nouvelles orientations que semble rechercher le Premier ministre en matière d'appui et de sécurité laissent perplexes une bonne partie de l'opinion publique et l'ont fragilisé. Un vote sanction pourrait intervenir, portant de nouveau l'ancien maire d'Erevan, Hayk Marutyan à la tête de la capitale. D'autant que ce dernier, au contraire de son rival, semble bénéficier d'un large capital sympathie, malgré certaines ratées passées à la tête de la première administration municipale du pays. Il se représente cette année non plus sous la bannière du Contrat civil, bien évidemment, mais sous celle de "Progrès National", parti dont il est le fondateur.
Erevan n'est certes pas l'Arménie mais compte quand même 823 559 inscrits (au 14 juillet 2023), soit à eux seuls, près du tiers de la population arménienne. Dans les provinces, Nikol Pashinyan reste crédité d'un bon soutien, gagné principalement sur des réalisations locales dont notamment l'aménagement de certaines parties du réseau routier et des infrastructures secondaires. Toutefois, dans le contexte actuel, l'échec de Tigran Avinyan dans sa conquête de la mairie d'Erevan sonnerait comme un grave avertissement au chef du gouvernement arménien et pourrait entraîner de graves retentissements sur la situation intérieure nationale.
L'outsider de cette élection est une femme : Mane Tandilyan, tête de liste du parti "Un pays à vivre", "Terre de vie", selon d'autres traductions. Éphémère ministre du Travail et des Affaires sociales d'Arménie, de mai à novembre 2018, nommée au même poste du gouvernement d'Artsakh par Arayik Harutyunyan en décembre 2020 (jusqu'en aout 2021), elle est également proche de Ruben Vardanyan.
Les élections ont donc lieu ce dimanche, 17 septembre, dans 475 bureaux de vote de la capitale, 65 sièges sont à pourvoir. Armen Smbatyan, secrétaire de la Commission centrale électorale rencontré cette semaine, assure que toutes les garanties ont été prises pour garantir la régularité sans faille d'un scrutin démocratique.
Les partis politiques et leurs candidats (dans l'ordre d'attribution de leur numero electoral):
1. Voix publique - Artak Galstyan
2. Contrat civil - Tigran Avinyan
3. Juste l'Arménie - Norayr Norikyan
4. Parti de la Victoire - Victor Mnatsakanyan
5. Pouvoir de la Patrie - Nelli Harutyunyan
6. Parti européen d'Arménie - Tigran Xmalyan
7. Progrès National - Hayk Marutyan
8. Pour la justice sociale - Arman Ghukasyan
9. Parti de la République - Artak Zeynalyan
10. Arménie unifiée - Yervand Tarverdyan
11. Arménie lumineuse - Davit Khazhakyan
12. Parti de la consolidation démocratique - Suren Petrosyan
13. Un pays à vivre - Mane Tandilyan
14. Alliance Mère Arménie (Partis du "Pays des abricots" et "Arménie intellectuelle") - Andranik Tevanyan
