Après le soutien réitéré, vendredi dernier, d'Emmanuel Macron au plan de paix tel que proposé par le gouvernement arménien, la communauté des États membres de la l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) lui emboite le pas et réaffirme son engagement aux côtés du peuple arménien, appelant de nouveau à la résolution des problèmes humanitaires causés par le conflit.
Par Olivier Merlet
Dans une résolution adoptée le 5 octobre lors du XIXe Sommet de la Francophonie à Villers Coterets (Hauts de France), les États et gouvernements de l'OIF ont exprimé leur position commune face à l'état de crise devenu international qui secoue aujourd'hui la planète. Le document, intitulé « résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone », passe en revue la situation de 16 "foyers" d'instabilité et d'insécurité à travers le monde, appelant à la mise en place des mesures pour les résoudre.
L'Arménie, première de la liste par ordre alphabétique, est ainsi « encouragée à poursuivre le processus » engagé avec l'Azerbaïdjan, et à « rouvrir des voies de communication régionales, dans le respect de la souveraineté, de la juridiction nationale et des principes d’égalité et de réciprocité ». L'OIF « salue les avancées enregistrées dans le cadre du processus de démarcation » et « soutient les progrès réalisés […], dans le respect de l’intégrité territoriale des deux pays et sur la base de la Déclaration d’Alma Ata de 1991 ».
Les gouvernants francophones n'omettent pas de rappeler « le sort des prisonniers de guerre et des personnes encore détenues, ainsi que des personnes disparues », et font part de leurs « préoccupations face à la destruction de biens culturels dans le Haut-Karabagh », pour laquelle ils réclament la mise en œuvre de la mission de l’UNESCO « dans et autour du Haut-Karabagh ».
Ils « saluent » enfin les efforts déployés par l’Arménie, « avec le soutien de la communauté internationale », afin de subvenir aux principaux besoins humanitaires des 115 000 réfugiés déplacés de force et soulignent l’importance de leur assurer « un soutien humanitaire continu et de protéger leurs droits fondamentaux ».
Bakou a immédiatement réagi à la publication de cette résolution qu'elle qualifie de « démarche provocatrice de l'Arménie et de la France au sein de l'OIF. […] Il est regrettable que l'Organisation internationale de la Francophonie ait été utilisée à mauvais escient par l'Arménie avec le soutien et le patronage ouvert de la France ».
Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères exige une fois de plus que l'Arménie renonce « en premier lieu aux dispositions de [sa] Constitution. […] La partie arménienne doit choisir soit de conclure le processus de normalisation de cette manière, soit de poursuivre le conflit à tous les niveaux ».