Ralentissement de la croissance, inflation en hausse et budget en déficit… La Banque mondiale vient de publier son rapport de septembre sur l'État de l'économie arménienne arrêté à Juillet-Août 2024.
Par Olivier Merlet
Selon le document, la croissance économique a connu une légère décélération au mois de juillet, s'établissant à 6,2 % en glissement annuel (YOY – "Year Over Year"), contre 7 % en juin. L'activité commerciale a ralenti, avec une croissance réduite à 14 % YOY, conjuguée à un fléchissement de 4,9 % dans le secteur des services. L'indice de la construction montre toutefois un maintien de la forte croissance du secteur du bâtiment avec 18 %, toujours en glissement annuel.
L'inflation a augmenté pour le troisième mois consécutif, atteignant 1,3 % en août. Ce rebond est attribué à des hausses significatives des prix du transport (9,1 % YOY), conséquence de l'accroissement des accises et des coûts d'importation pétroliers.
La ré-exportations d'or et de bijoux reste le moteur majeur des exportations arméniennes tout comme de ses importations. Elles ont augmenté de 42,8 % YOY à l'export et de 30,7 % YOY à l'import., Il est à noter, cependant, que les exportations de pierres précieuses et semi-précieuses ont chuté de 11,6 % en juillet par rapport au mois précédent.
Un déficit budgétaire de 69 milliards de drams (environ 158 millions d'euros) a été enregistré en juillet, portant le solde cumulé à un déficit de 58 milliards de drams pour les six premiers mois de l'année (environ 133 millions d'euros). La hausse des dépenses, notamment des dépenses courantes et d'investissement, est l'un des principaux facteurs de ce déficit. Pour la même époque l'an dernier (janvier-juillet 2023, le budget affichait un solde créditeur de 96,4 milliards de drams ( 220 millions d'euros environ ).
Sur les marchés financiers, les dépôts et crédits des banques commerciales ont augmenté d'environ 2 % en glissement mensuel en juillet. Les indicateurs restent sains, avec un ratio de fonds propres de 20,3 % et un faible niveau de créances douteuses (1,2 %).
Cette dernière publication de la Banque mondiale semble montrer un essoufflement modéré de la croissance économique arménienne, accentué par des défis inflationnistes et des ajustements budgétaires. Bien que certains secteurs comme la construction continuent d'afficher une excellente santé, la contraction notable des transferts nets d’argent et l'augmentation du déficit budgétaire nécessitent une attention particulière pour assurer la stabilité économique à long terme.
Reste aux grands argentiers du pays de savoir s'adapter à ces conditions changeantes tout en continuant de soutenir et faciliter la croissance, pas seulement de la louer ainsi que la stabilité financière.
Le rapport intégral, traduit en français est disponible et téléchargeable sous ce lien.
