Dans une interview à l'agence TASS publiée ce 5 juin, Mikhaïl Galouzine, le vice-ministre russe des Affaires étrangères déplore une rupture des contacts diplomatico-militaires entre Erevan et Moscou mais assure que cette dernière est prête à continuer à lui apporter son plein soutien, tout comme à Bakou.
Par Olivier Merlet
Bien qu'il souligne que les contacts bilatéraux ne soient pas interrompus - Nikol Pashinyan était à Moscou il y a un mois et s'est longuement entretenu avec Vladimir Poutine -, Mikhaïl Galouzine constate : « il n'y a pas eu de réunion des ministres des Affaires étrangères depuis novembre 2023. Les partenaires n'ont pas montré d'intérêt pour notre proposition d'élaborer et de conclure le prochain plan de consultations interministérielles ». De même concernant le secteur de la défense, le premier adjoint de Sergei Lavrov note la « diminution de la dynamique des contacts » dont la Russie ne saurait être tenue pour responsable. Ce n'est pas notre faute. Nous y voyons le résultat de la pression exercée par les Occidentaux, qui tentent de forcer Erevan à minimiser les liens avec notre pays », affirme-t-il.
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères lui, Erevan, semble vouloir « profiter d'un moment où l'Occident manifeste un intérêt accru pour le renforcement de sa coopération, y compris dans le domaine de la sécurité ». « Toutefois », ajoute-t-il, « des décisions irréfléchies, qui garantiront aux Occidentaux un accès total aux bases de données nationales et aux informations sensibles pour la sécurité du pays, non seulement menacent la souveraineté de l'État en fin de compte, mais peuvent également rendre objectivement impossible le retour à un travail conjoint sur la construction d'un espace de défense commun avec la Russie et d'autres alliés de l'OTSC. Peu importe ce que promettent les Occidentaux, qui courtisent de plus en plus Erevan, il n'existe aujourd'hui aucune alternative efficace à l'OTSC en tant que mécanisme permettant d'assurer la sécurité de l'Arménie."
Mikhaïl Galouzine précise néanmoins que les portes du Kremlin restent ouvertes et prenant au mot les déclarations du Premier ministre arménien, il conclue sur ce sujet en disant s'attendre à ce que « la volonté publiquement exprimée par les autorités arméniennes de travailler à l'élimination des moments problématiques et irritants soit mise en pratique. Nous y sommes prêts ».
Au cours de son interview, le vice-ministre russe a encore évoqué le processus de paix entre Bakou et Erevan dont il a rappelé que Moscou avait déjà accueilli les négociations à deux reprises. « Nous sommes prêts à continuer à apporter notre plein soutien à la réconciliation des deux peuples frères de Russie », a-t-il confirmé, sans omettre de préciser « il est important que de telles réunions soient conformes aux accords trilatéraux signes au plus haut niveau en 2020 et 2022, qui prévoient, outre la conclusion d'un traité de paix, le déblocage des liens de transport et économiques entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ».