Le Premier ministre a déclaré, le 28 février devant l'Assemblée nationale, se poser la question quant à un gel officiel de la participation de l'Arménie à l'Organisation du Traité de Sécurité Collective.
Par Olivier Merlet
Le 23 février dans un entretien à France 24, le Premier ministre avait déclaré que l'Arménie avait gelé, « en pratique », sa participation à l'OTSC du fait du non-respect de ses engagements vis-à vis d'elle. « Ce qui se passera demain, nous le verrons demain », avait-il ajouté.
Interrogé hier sur le sens de ses propos par les députés de l'Assemblée nationale, Nikol Pashinyan a franchi un pas supplémentaire vers la rupture en affirmant : « et maintenant, nous avons gelé de facto [nos relations, NDLR], si ce processus continue, nous devrons les geler de jure, que devons-nous faire d'autre ? »
« Ce que nous attendions de l'OTSC n'a jamais été essentiellement une intervention militaire. N'ayez pas soudainement l'impression que nous avons essayé d'impliquer l'OTSC dans la guerre et mettre ainsi nos partenaires dans une mauvaise situation », s'est justifié le Premier ministre. Se référant aux dispositions d'assistance du Traite de Sécurité Collective qui impose l'intervention et l'assistance de ses membres en cas d'agression d'un pays partenaire, il a rappelé que l'Arménie s'était simplement conformée à ses principes.
« Nous avons dit : faites un bilan diplomatique et politique. Nous avons proposé que l'OTSC utilise tous les mécanismes pour résoudre le problème. Il n'y a pas eu d'accord sur ces deux points. Tout d'abord, nous attendons une position politique et diplomatique : quelle est la zone de responsabilité de l'OTSC sur le territoire arménien ? L'absence de réponse, à notre avis, crée des menaces pour la sécurité nationale et l'intégrité territoriale de la RA ».
A Moscou dans le même temps, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova maintenait : « nous partons du fait que la République d'Arménie continue de rester membre à part entière de l'OTSC, avec tous les droits et obligations découlant de ce statut. La dynamique de la participation d’Erevan aux événements de l’Organisation a diminué, ce qui ne répond clairement pas aux intérêts du peuple arménien ami et aux tâches consistant à assurer la sécurité du pays ».
Elle concluait également, sur un ton qu'on lui connait bien : « Si l'OTSC, de l'avis du responsable d'Erevan, s'est retirée d'Arménie, comment l'Arménie peut-elle geler sa participation ? »