Les interrogations sur le sens d'une possible visite du président ukrainien en Arménie dans le contexte de relations compliquées avec Moscou et très tendues avec l'Azerbaïdjan ne semblent pas toujours partagées.
Par Olivier Merlet
En fin de semaine dernière, le média en ligne Factor annonçait la visite prochaine en Arménie du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Azatutyun précisait pour sa part qu'il se rendrait également à Bakou et évoquait, pour Erevan, la date du 4 mars.
Citant Valery Lobach, chargé d'affaires à l'ambassade d'Ukraine en Arménie et interrogé sur le sujet, les deux médias notaient que ce dernier n'avait ni confirmé ni démenti l'information. « Je ne peux encore rien dire. Après quelques jours, vous entendrez vous-même la nouvelle et saurez ce qui va se passer. Pour ma part, je dirai que l'Ukraine est prête à soutenir l'Arménie. […] Le printemps apportera de nombreux événements positifs en Arménie ». Samedi 24 février, Ani Badalyan, porte-parole du ministère des Affaires étrangères indiquait seulement « que les visites de haut rang sont officiellement communiquées en temps voulu ».
Le 4 octobre dernier, quelques jours après la prise de contrôle du Kharabagh par l'Azerbaïdjan, Volodymyr Zelensky, remerciait le « @presidentaz Ilham Aliyev pour l'importante aide humanitaire apportée par l'Azerbaïdjan, en particulier dans le secteur de l'énergie à l'approche de l'hiver. Nous avons réaffirmé notre attachement aux principes de souveraineté et d'intégrité territoriale des États ».
À Munich, le 19 février, le Premier ministre déclarait : « je l'ai dit il y a longtemps, l'Arménie n'est pas l'alliée de la Russie dans la question ukrainienne et c'est notre position sincère ». L'annonce de cette visite du dirigeant ukrainien dans le Caucase n'étant encore qu'hypothétique, Moscou n'a pour l'heure fait part d'aucune réaction.
Ce 26 février, Gagik Melkonyan, député du "Contrat civil" a déclaré : « Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky décide de venir en Arménie, alors nous devons l'accepter, quel est le problème ? La réaction de la Russie ne nous intéresse pas, c'est son affaire. Nous sommes intéressés par les intérêts de notre pays. Nous devons être guidés par les intérêts de notre pays. »