Les enjeux turcs de la paix au Sud-Caucase

Actualité
20.02.2024

À Ankara le 19 février, le président turc Recep Tayip Erdogan a appelé Ilham Aliyev à l'apaisement de ses relations avec l'Arménie, enjeu, semble-t-il, du « renforcement de l'unité de l'Organisation des États turcs ».

Par Olivier Merlet

 

De retour de Munich, Ilham Aliyev était reçu hier à Ankara par son homologue turc, le président Recep Tayip Erdogan. Au cours d'une conférence de presse commune, ce dernier a de nouveau félicité le président azerbaïdjanais pour sa quatrième réélection. Il lui prête une « signification historique », pour s'être déroulée « pour la première fois dans tout le pays souverain de l'Azerbaïdjan ».

Historique, aussi, « la fenêtre ouverte, avec la fin de l'occupation du Karabakh, pour une paix durable dans notre région. Il est très important que cette fenêtre d'opportunité ne se ferme pas », recommande Erdogan à son premier allié. Comme lui, également, il suggère aux éventuels médiateurs de ce processus de se tenir à l'écart de ce processus, « d'[y] apporter des contributions constructives au lieu [de l'] empoisonner » et conseille à l'Arménie « de penser à long terme et de l'évaluer dans une perspective stratégique ».

Le souhait du président turc d'une normalisation dans le Sud Caucase confirme de même et une fois de plus ses propres perspectives stratégiques à long terme. « L'accord de paix permanent entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sera une nouvelle source d'espoir pour la paix, la tranquillité et la stabilité dans la région et dans le monde », affirme-t-il. Il poursuit aussi : « nous continuons à travailler pour institutionnaliser et renforcer davantage notre unité au sein de notre conseil de famille, l'Organisation des États turcs ».

Il peut compter en ce sens sur l'indéfectible soutien de l'Azerbaïdjan et son président. « La Turquie est le garant de la paix, de la stabilité et de la coopération dans la région », renchérit-il, « l'unité de la Turquie et de l'Azerbaïdjan est un facteur important non seulement pour la région mais pour l'Eurasie. L'unification du monde turc et la coexistence de peuples ayant des cultures communes renforceront le pouvoir de chaque membre de l'Organisation des États turcs ».