Le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, et les deux vice-Premiers ministres, Tigran Khachatryan et Mher Grigoryan, ont reçu dans la soirée d'hier, 2 octobre, les chefs des missions diplomatiques accréditées en Arménie et des représentants des structures internationales.
Il s'agissait pour le gouvernement de présenter les conséquences de l'attaque militaire du 19 septembre sur le Karabagh et les mesures prises pour y faire face.
Dénonçant la poursuite continue de la politique anti-arménienne de l'Azerbaïdjan envers la population du Haut-Karabakh, Ararat Mirzoyan a rappelé que les actions de Bakou avaient également pris pour cible la population civile et les infrastructures civiles, faisant des centaines de victimes et de blessés, après le blocage illégal pendant plus de 9 mois du corridor de Lachin, seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie et au monde entier, .
Le ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie a souligné que les inquiétudes constantes et maintes fois exprimées de la partie arménienne selon lesquelles l'Azerbaïdjan envisageait de soumettre le Haut-Karabakh au nettoyage ethnique par des actions préméditées n'ont pas conduit à des mesures efficaces de la part de la communauté internationale pour empêcher la politique de Bakou. « La population du Haut-Karabagh, soit plus de 100 000 Arméniens, a été déplacée de force, voyant une menace existentielle pour elle-même et les membres de sa famille, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées ». Ararat Mirzoyan a également fait référence à l'arrivée hier de la mission de l'ONU au Haut-Karabakh soulignant son retard et le fait qu' « à l'heure actuelle, malheureusement, le seul résultat de cette mission ne peut être que l'enregistrement du nettoyage ethnique de la population arménienne du Haut-Karabakh ».
Le ministre a enfin exprimé sa gratitude pour le soutien urgent apporté par divers pays et structures internationales pour surmonter les problèmes humanitaires créés.
Les vice-Premiers ministres, Mher Grigoryan, et Tigran Khachatryan, également chargé de la coordination du Centre humanitaire, ont ensuite présenté aux participants de la réunion les mesures prises par le gouvernement pour identifier et résoudre les principaux problèmes des plus de 100 000 Arméniens déplacés de force du Haut-Karabakh. Les deux ministres ont évoqué les programmes de soutien de l'État élaborés sur la base de l'évaluation des besoins urgents et la coopération avec les partenaires internationaux qui permettront de développer des projets ciblés à plus long terme. Mher Grigoryan a précisé qu'il considérait la fourniture de logements aux personnes comme la première des priorités, sans oublier l'importance de pourvoir à leur emploi et à l'éducation ainsi qu'aux services sociaux et de santé.
Ararat Mirzoyan a conclu la réunion en se référant au tableau général des développements dans le Caucase du Sud et spécifiquement à la question du déblocage des canaux économiques et de transports régionaux. Le ministre des Affaires étrangères a réitéré l'attachement du gouvernement arménien à cette question, insistant une fois de plus sur les conditions de leur déblocage « sous la souveraineté et la juridiction des parties, sur la base des principes d’égalité et de réciprocité ».