À 17h30 ce 19 septembre, le ministère de la Défense du Haut-Karabagh confirmait que les frappes azerbaïdjanaises se poursuivaient sur l'ensemble du territoire d'Artsakh tout en notant une diminution de leur intensité.
Par Olivier Merlet
Les conséquences de cette première vague d'attaque sont encore imprécises. Elle aurait visé l'ensemble du territoire artsakhiotes dont des zones exclusivement résidentielles abritant des populations civiles. Le défenseur des Droits de l'homme faisait état à 16h30 de deux morts dont un enfant et onze blessés, parmi lesquels, de nouveau, huit enfants.
Le centre d'Information officiel du Haut-Karabagh a fait part de son côté de l'appel de son gouvernement « à un cessez-le-feu immédiat et à un retour à la table des négociations pour résoudre la situation ».
A Erevan, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan s'est entretenu au téléphone avec le secrétaire d'état américain Anthony Blinken. Les deux hommes ont souligné le caractère inadmissible de l'usage de la force et la nécessité d'un recours aux mécanismes internationaux en vue d'une désescalade.
« Les actions militaires de l'Azerbaïdjan doivent cesser immédiatement pour laisser place au dialogue entre Bakou et les Arméniens du Karabagh » a déclaré Charles Michel, président du Conseil de l'Europe.
En France, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a également appelé Bakou à mettre fin immédiatement à ses actions, précisant que « l'Azerbaïdjan porterait l'entière responsabilité du sort des populations civiles du Haut-Karabagh».
Sergey Ghazaryan, ministre des affaires étrangères d'Artsakh a fait cette déclaration : « Récemment, la partie azerbaïdjanaise a procédé à des transferts quotidiens de troupes et à la constitution de stocks d'armes diverses, accompagnés d'activités intensives d'information et de propagande, préparant le terrain pour une agression à grande échelle contre l'Artsakh.
La partie Artsakh a constamment mis en garde tous les acteurs en 2020 contre le fait incontestable de l'accumulation sans précédent de la puissance militaire de l'Azerbaïdjan après la guerre et contre d'éventuelles provocations, y compris dans l'espoir d'empêcher des actions militaires à grande échelle.
Comme vous le savez, au cours des dernières 24 heures, la partie azerbaïdjanaise a diffusé des informations erronées selon lesquelles la partie Artsakh aurait mené des opérations de sabotage et tiré sur des positions azerbaïdjanaises.
Plus tard, ils ont diffusé des informations selon lesquelles ils avaient lancé une soi-disant "opération antiterroriste", ce qui prouve que toutes ces mesures ont été planifiées à l'avance. Cela cadre parfaitement avec les informations faisant état d'actions génocidaires menées par l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh et son peuple par la partie arménienne au cours des derniers mois.
Nous sommes maintenant témoins de la façon dont l'Azerbaïdjan, pour mettre en œuvre sa politique de génocide, s'oriente vers la destruction physique de la population civile et la destruction d'objets civils.
Nous avons informé à plusieurs reprises les acteurs internationaux que les appels ne suffiront pas à arrêter l'Azerbaïdjan dans ses actes belliqueux et criminels. Nous demandons à la communauté internationale de prendre très rapidement des mesures efficaces pour mettre fin à l'agression de l'Azerbaïdjan ».