Réunis le 7 novembre à l'invitation de la Maison-Blanche, les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères ont poursuivis à Washington les négociations préparatoires au traité de paix annoncé pour la fin de cette année.
Par Olivier Merlet
C'est à Blair House, la résidence des invités officiels du président des États-Unis lors de leur séjour dans la capitale américaine, qu'Anthony Blinken, le secrétaire d'État américain a reçu Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov, les chefs de la diplomatie arménienne et azerbaïdjanaise. Il s'agissait de leur deuxième rencontre depuis les affrontements des 13 et 14 septembre. Les deux hommes et leurs délégations respectives se sont tout d'abord entretenues en dehors de toute participation étrangère, avant d'assister à une première réunion avec Philip Reeker, coprésident américain du groupe de Minsk et Erika Olson, sous-secrétaire d'État adjointe.
En préalable à la réunion tripartite proprement dite qui allait suivre à huis-clos, le secrétaire d'État américain n'a pas manqué de rappeler que « le dialogue direct est la meilleure voie vers une paix véritablement durable ». Anthony Blinken s'est par ailleurs félicité d'assister à de « véritables avancées, des pas courageux, de la part des deux pays pour mettre le passé derrière eux et travailler à une paix durable, après plus de 30 ans de conflit sur le Haut-Karabakh [qui a laissé] des cicatrices profondes ».
Il a aussi souligné que « les États-Unis soutiennent fermement la souveraineté et l'indépendance territoriale de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan », précisant que « le rétablissement de l'indépendance en 1991 a été un moment d'une importance vitale pour garantir les droits des deux pays, droits que nous soutenons fermement ». Le choix de cette référence dûment datée ne doit certainement rien au hasard, rappelant l'optique plutôt favorable du plan de paix américano-européen à une territorialité azerbaïdjanaise du Karabakh.
Le communiqué de presse du ministère des Affaire étrangères qui a suivi les entretiens a cependant réaffirmé les engagements pris à Prague le 6 octobre et à Sotchi le 31 octobre. Si cette dernière réunion organisée sous égide russe avait remis à l'ordre du jour, selon Nikol Pashinyan, la question du Karabakh, aucune mention, ne serait-ce que du nom de la république auto-proclamée, n'était apparu dans les comptes-rendus officiels qui en avaient été dressés.
Le message du ministère conclut enfin que lors de cette dernière rencontre à Washington, « les ministres ont échangé des vues sur les éléments d'un éventuel accord de paix et ont noté qu'il reste un certain nombre de questions qui doivent encore être traitées ».
À Erevan la semaine dernière, Ararat Mirzoyan reconnaissait devant le parlement, « Certes, il y a des choses que nous analysons encore, et nous allons certainement y répondre: il y aura des choses qui nous seront à nouveau acceptables, il y aura des choses qui ne seront pas acceptables, il y aura des propositions que nous proposerons d'impliquer ».
Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov sont convenus de se revoir « dans les semaines à venir».