La question des otages arméniens détenus par l'Azerbaïdjan n'est de nouveau pas à l'ordre du jour de la 49e session du Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies qui s’ouvre le 28 février 2022
Par Anna Aznaour, notre correspondante à Genève
Depuis l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 et la remise des territoires de l’Artsakh à l’Azerbaïdjan, trois sessions du Conseil des Droits de l’Homme se sont tenues à Genève. Durant aucune d’entre elles, n’ont été soulevés les sujets comme :
- la détention illegale des otages arméniens par l'Azerbaïdjan,
- l’irrespect par Bakou de la Convention de Geneve (torture des prisonniers de guerre),
- la violation du territoire souverain de la République d’Arménie depuis le 12 mai 2021,
- la destruction du patrimoine culturel d’Artsakh,
- les meurtres des civils arméniens désarmés, labourant leurs parcelles de terre.
Voici l’agenda de la session à venir : https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/RegularSessions/Session49/Pages/49...
Il en était de même lors de la 46ème session du Conseil (février-mars 2021), ainsi que de la 47ème (juin-août 2021) et de la 48ème (septembre-octobre 2021).
« Est-ce parce que le sort des Arméniens indiffére les 47 pays membres du Conseil des Droits de l’Homme », avons-nous demandé à une diplomate suisse ?
Rappelons juste qu’il s’agit là du principal organe intergouvernemental du système des Nations Unies (ONU) en charge de la promotion et de la protection des droits de l’homme ainsi que de la lutte contre ces violations.
La réponse de Barbara Fontana qui est la cheffe de la section Droits de l’homme à la mission suisse auprès de l’ONU et des autres organisations internationales à Genève est : « Pour qu’un sujet soit mis à l’agenda d’une session du Conseil des droits de l’homme, il faut une résolution. À notre connaissance, il n’y a pas de résolution présentée par l’Arménie au Conseil des droits de l’homme. »
Il faut savoir que pour siéger dans cet organisme des Nations-Unies, chaque État doit être élu, au bulletin secret, par l'Assemblée générale et pour une période de trois ans. Il sera ensuite non rééligible après deux mandats consécutifs.
L’Arménie a été élue pour la première fois et à 145 voix, le 17 octobre 2019. Son premier mandat se termine donc le 31 décembre 2022. Durant ces trois ans, des événements tragiques dont la guerre d’Artsakh de 44 jours ont émaillé le destin de l’Arménie. Pourtant le pays n’a nullement usé de cette vitrine internationale pour faire entendre la voix de son peuple et la violation flagrante par l’Azerbaïdjan et son alliée la Turquie du droit à la vie et une existence pacifique des Arméniens ! Pourquoi ?
Seule une déclaration commune avec dix-sept autres pays a été rendue publique le 20 septembre 2021 (48e session) par l’Arménie, dans laquelle les principes du respect des droits de l’Homme ont été soulignés sans aucune mention à leur violation par l’Azerbaïdjan vis-à-vis de l’Arménie.